Table des matières

Vous pouvez suivre le blog tel qu'il a été initialement publié (c'est à dire du billet le plus anciens au billet le plus récent)

La préparation du voyage se concrétise !

Les diverses démarches administratives sont maintenant derrière moi.

Ma seule contrainte sera d'être rentré à la maison le 30 mai prochain !

Grâce à Nicolas, mon ancien voisin, les réglages du vélo sont fait, les freins à disque sont nettoyés …

Bref, demain je fais un « test » grandeur nature en voyageant d'Angers à Nantes !

Le départ est prévu vers 9 h 30 depuis Angers. :)

Angers -> Nantes à vélo, c'est fait !

Voilà, la route de Angers à Nantes en vélo est faite.

Je suis parti vers 9h45 et arrivé vers 17h30 à Nantes (avec une pause le midi).

Hormis à deux-trois endroits, la route est très bien indiquée.

Le paysage est assez sympa.

:photos:2012:02:28:angers_nantes

Selon le compteur de mon vélo, j'ai réalisé 115 km. Cela me semble assez réaliste puisque je me suis trompé de chemin à deux reprises (le panneau m'a indiqué en erreur, j'ai donc dû retourner sur mes pas) et une déviation à rallongé mon trajet.

En effet, aux environs de La Varenne (près de Nantes), il y a une déviation qui détourne le chemin via la route normale. La cohabitation avec les voitures est à mon goût dangereuse, j'ai donc réalisé ce trajet là en grande partie à pied, vélo à la main.

À l'arrivée j'ai été gentillement accueilli par une amie à Nantes. Un grand merci pour le coca, la douche et le plat de pâte ! :))

J'ai quand même quelques courbatures aujourd'hui, un peu de repos ne fera donc pas de mal ;)

Le départ se précise

L'organisation du voyage, les contraintes liées à mon retour ainsi que la météo me contraignent de repousser mon départ de quelques dizaines de jours.

Idéalement le départ devrait se passer aux environs du début du printemps soit en gros d'ici une semaine ou deux :)

Je vous tiens au courant!

C'est parti !

Allez hop, c'est parti ! Je pars d'Angers demain (le 26 mars si tout va bien) pour rejoindre Paris.

Ouais bon, ça va, je vais pas non plus faire 40h de train d'un coup sans passer dire un petit bonjour aux parisiens au passage :)

:photos:2012:03:25:depart

Pour le moment, j'ai donc prévu d'arriver à Constanta d'ici la fin de la semaine. Je serai ensuite à Tulcea puis à Galati. Ensuite j'irai probablement à Bucarest puis ensuite à Belgrade.

Sur le chemin, je serai :

  • le 19 avril à Eisenstadt (en Autriche)
  • le 26 avril entre 12 et 18h à Ulm (en Allemagne)

Mon retour est prévu aux environs du 10/15 mai en France.

D'ici là, n'hésitez pas à me laisser un message ou à venir me retrouver si vous souhaitez passer des vacances sur mes lieux de passage ! :)

En route !

Et voilà, c'est parti !

Je pars d'Angers aujourd'hui vers 16 h. J'arrive à Paris ce soir vers 20 h et je repartirai demain matin (direction Budapest puis Bucarest).

Si tout va bien, j'arrive à Constanța jeudi soir à 18 h 45 !

À bientôt !

1ere journée !

On croirait que c'est la partie feignasse du trajet où il n'y a qu'à poser ses fesses dans le train et attendre… que néni ! Cette première journée ne fut pas sans son lot de surprises :)

Bon tout d'abord, la scnf a oublié de me faire payer le prix du billet Paris→Strasbourg et n'a retenu que la réservation. En effet, la particularité de la carte interail c'est que les trajet intérieurs sont à 50% et à l'extérieur il faut payer la réservation quand c'est obligatoire. Bref, je me suis tapé une amende, au tarif interail + 10 € de pénalité. Merci les gars …

Ensuite une fois arrivé à Schuttgart, mon train était un peu à la bourre donc j'ai raté ma correspondance.

Premier Big up à la Deutsch Bahn qui m'a refait des billets nickel ! Donc j'arrive avec un jour de plus à Buccarest (donc vendredi au lieu de juedi). Je resterai demain à Budapest pour la journée.

Second Big up à la Deutsch Bahn qui m'a offert la couchette entre Munich et Budapest ce soir en compensation du retard.

Bon par contre les contrôleurs sont assez pénibles avec le vélo non démonté dans le train mais… un coup de démontage de la roue avant, le tout fourré dans une bâche que j'avais acheté pour l'occasion et là comme par magie tout s'arrange : « for me it's ok : now it's not a bike, it's a bag ».

Quinze secondes avant j'étais à deux doigts de me faire virer, tel un pariat de boite de nuit. Allez comprendre, heureusement qu'ils sont pas regardant sur les baskets … :)

Ceci étant précisé que la bâche n'est pas très réglementaire mais elle a l'avantage d'être tolérée, dix fois moins chère et surtout nettement moins volumineuse que les « vrais » emballages homologués !

Donc bref, ce soir je suis à Munich.

J'ai beau m'être fait péter le bide, je crois qu'il me reste encore un peu de place pour le plat allemand nombeure ouane : une curry-wust ! j'en salive d'avance rien que d'écrire ces quelques lignes :)

Allez hop, direction un imbiss et ensuite… Budapest !

MISE À JOUR : j'ai fait pas mal de modifications sur ce billet, il n'est donc plus d'actualité, je le laisse donc uniquement « pour la postérité »

Roule ma poule

27 mars 2012. Voilà je suis parti d'Angers et arrivé à Paris sans problème. J'ai fait le trajet en TER pour pouvoir mettre directement mon vélo dans les emplacements prévus.

La circulation à vélo ne pose pas de difficulté particulière à Paris. Les mentalités des automobilistes ont probablement changé avec l'arrivée et l'utilisation massive du Vélib'.

Quoi qu'il en soit, mes habites changes avec les bagages.

Le poids (17 Kg environ quand même ! Et pourtant j'ai juste pris l'essentiel …) est essentiellement situé sur la roue arrière du vélo ce qui a pour conséquence de : ralentir mon allure habituelle d'environ d'un quart à un cinquième. reste très supportable ; me fait prendre davantage de largeur sur la route.

Bref, du coup je suis nettement moins habile que d'habitude et il est quasi impossible de se « faufiler » dans la circulation parisienne.

Arrivée à Munich : pour l'amour de la curry-wurst

28 mars 2012. Me voilà sur la route vers la gare de l'est (détail amusant : j'ai pris l'eurovélo n°5 à cette occasion).

Plus sérieusement, on croirait que c'est la partie feignasse du trajet où il n'y a qu'à poser ses fesses dans le train et attendre… que néni ! Cette première journée ne fut pas sans son lot de surprises :)

Bon tout d'abord, la scnf a oublié de me faire payer le prix du billet Paris→Strasbourg et n'a retenu que la réservation. En effet, la particularité de la carte interail c'est que les trajet intérieurs sont à 50% et à l'extérieur il faut payer la réservation quand c'est obligatoire. Bref, je me suis tapé une amende, au tarif interail + 10 € de pénalité. Merci les gars …

Ensuite une fois arrivé à Schuttgart, mon train était un peu à la bourre donc j'ai raté ma correspondance.

Premier Big up à la Deutsch Bahn qui m'a refait des billets nickel ! Donc j'arrive avec un jour de plus à Buccarest (donc vendredi au lieu de juedi). Je resterai demain à Budapest pour la journée.

Second Big up à la Deutsch Bahn qui m'a offert la couchette entre Munich et Budapest ce soir en compensation du retard.

Bon par contre les contrôleurs sont assez pénibles avec le vélo non démonté dans le train mais… un coup de démontage de la roue avant, le tout fourré dans une bâche que j'avais acheté pour l'occasion et là comme par magie tout s'arrange : « for me it's ok : now it's not a bike, it's a bag ».

Quinze secondes avant j'étais à deux doigts de me faire virer, tel un pariat de boite de nuit. Allez comprendre, heureusement qu'ils sont pas regardant sur les baskets … :)

Ceci étant précisé que la bâche n'est pas très réglementaire mais elle a l'avantage d'être tolérée, dix fois moins chère et surtout nettement moins volumineuse que les « vrais » emballages homologués !

Donc bref, ce soir je suis à Munich.

J'ai beau m'être fait péter le bide, je crois qu'il me reste encore un peu de place pour le plat allemand nombeure ouane : une curry-wust ! j'en salive d'avance rien que d'écrire ces quelques lignes :)

Allez hop, direction un imbiss et ensuite… Budapest !

Et sinon quelques détails amusants lors de cette journée :

  • Les munichois sont nombreux à ne pas cadenasser leur vélo. Truc de ouf !
  • FreeMobile n'envoie pas de message pour prévenir que l'on passe dans un autre pays mais permet la consultation du répondeur à distance via le site Inter. Ça à l'air de rien mais c'est tout bonnement excellent quand on est à l'étranger. En effet, ça permet d'écouter les message sur répondeur (alors que j'ai modifié exprès le message pour inviter à ne pas laisser de message… mais bon, y'en aura toujours pour ne pas écouter les consignes :)) ) depuis partout dans le monde et donc gratuitement (alors que l'appel vers le répondeur depuis l'étranger est facturé).
  • Un truc un peu galère : je me suis fait une petite coupure à l'index gauche en sortant du vélo de son emballage du TGV. Rien de grave mais un peu de sang à couler… j'ai profité de mon escale à Schuttgart pour acheter un désinfectant dans une pharmacie.

La revanche de la curry wurst

28/29 mars 2012 Alors que tout s'était plutôt bien passé précédemment, une fois la curry wurst engloutie et juste avant le départ du train, une fois confortablement installé dans ma couchette je me suis fait jeter du train de nuit Munich → Budapest juste avant de partir. À cause de mon vélo. Stress garanti.

L'emballage n'était absolument pas en cause mais le volume.

Bref, le choix de ne pas vouloir prendre de transport basé sur des énergies fossiles se paye donc le prix cher. Faire le trajet en train n'est donc pas si idéal, ni si pratique que cela …

Les contrôleurs allemands et hongrois m’ont gentiment demandé de prendre mes clics et mes clacs et d’aller voir ailleurs.

La jurisprudence « it’s not a bike, it’s a bag » a donc des limites certaines qui dépendent en réalité du bon vouloir du personnel de bord …

Finalement, il aurait probablement été plus simple de prendre l'avion ou le bus, voire me faire expédier mon vélo par transporteur jusqu'à la destination d'arrivée …

Après avoir tenté en vain de prendre une chambre dans des hôtels complets, j'ai hésité à prendre une nuit au Sofitel qui jouxte la gare. Je me suis dit que ça risquait d'être complet, je me suis donc dirigé vers une auberge (AO Hostels) située à 5 minutes de la gare. De mémoire, il me semble que les céipistes qui étaient restés à Munich pendant la fin de la semaine de la visite de l'Office Européen des Brevets étaient restés là-bas. Gage de qualité de l'établissement donc.

Et je ne fut pas déçu puisque c'est pas cher du tout : 15 € la nuit avec au programme tout un tas de suppléments forts sympathiques : 6€ le petit déjeuner mais aussi une quinzaine d'autres accolites dans la chambre. Le but du jeu étant d'arriver sans réveiller tout le monde donc sans allumer la lumière. Donc on voit rien et on fait un max de bruit… Et c'est sans compter sur les autres options incluses dans la prestation : ambiance ronflements avec option je-bouge-ton-lit-pour-que-tu-arrêtes-de-ronfler et autres sifflements pour arrêter les ronflements. Tentatives évidemment soldés d'échecs cuisants. Sans tomber dans la vulgarité, l'hôtel a également un très très gros potentiel pour tout concours à la suite de gros repas arrosés de choux à volonté. Et certains ont bien profité du dîner… les salauds !

Après une nuit économique et réparatrice, j'ai donc pris le le premier train pour Salzburg (enfin, en fait le second puisque le railjet n'accepte pas non plus les vélos…), puis changement pour Vienne (où je n'avais pas de réservation pour le vélo mais finalement après une petite discussion ça n'a pas posé de soucis…), puis direction la Hongrie. Changement à Györ et arrivée prévue à Budapest en début de soirée. Je suis passé par St. Valentin mais pas par Szob (ceci n'est pas une blague, ni une contrepèterie).

J'arrive donc dans les temps à Budapest pour prendre le train de nuit de ce soir, mon train part à 22h30. je devrais pouvoir attraper le train de nuit pour Buccarest sans trop de difficulté. Je vais donc « juste » passer la journée dans le train au lieu de visiter Budapest..

Enfin, petits détails qui peuvent avoir leur importance :

  • il n'y a aucun réseau pour ma puce FreeMobile (j'ignore ce qu'il en est pour la suite mais ça laisse peu confiant) ;
  • la puce SFR semble passer (en tous cas j'ai reçu un sms).

Journée je flippe ma race

29 mars 2012. Me voilà donc levé à 6h du matin, direction la gare pour rejoindre Budapest avec la peur de me prendre un nouveau refus dans la soirée.

En plus j’ai paumé mon balladeur (je l’ai oublié dans le train pour Vienne).

J’ai enchaîné les correspondances «spéciales vélo», sans m’arrêter plus de 20 minutes quelque part.

L’arrivée à Budapest, à Kellenföld était horrible : entre une mome aux yeux révulsés qui fait la quête et un putain de vent froid, j’avoue que l’idée de faire demi-tour m’a traversé l’esprit.

En arrivant dans le train j’ai fait la connaissance d’un hongrois super sympa, qui m’a proposé de m’aider au guichet pour réserver mon train du soir.

Une fois les choses faites, j’ai fait un petit tour dans Budapest à vélo. J’ai rapidement fait demi-tour : la nuit était tombée et on voyait rien. Trop dangereux. En plus le quartier de la gare de Keleti est assez craignos.

À mon retour je suis tombé sur deux français en partance pour Belgrade, rencontre très sympa.

Mais la peur de me faire jeter à nouveau me pesait. Pas de panneau «vélo» sur le train… je sens la grosse veste poindre. En arrivant devant le train, le contrôleur roumain voit mon vélo. Il me dit de monter rapidos (pour que les hongrois voient rien ?). Je lui explique que je peux mettre le vélo dans un bagage.

Il me laisse monter. HOURRA ! DIRECTION BUCCAREST !

Me voilà donc dans le train. C’est loin d’être un palace, ça gigotte pas mal. Je me suis fait réveiller par les douanes hongroises et roumaines. Le douanier hongrois a vérifier mon passeport sous tous les angles, il l’a passé dans une machine. Tout ce cirque a duré presque 5 minutes, là où le douanier roumain s’est contenté d'un coup d’oeil furtif …

Heu sinon, pour info, j’ai pris une heure de plus par rapport à la France (Buccarest est en GMT+3).

:photos:2012:03:29-30:budapest-buccarest

À 21h pile, ça y est, je suis arrivé à Constanța !!!

30 mars 2012 Après une nouvelle journée de transport, de trains ratés et de retards en tous genres, je suis finalement arrivé à Constanța au début de la nuit !

C'est amusant mais je m'imaginais pas arriver de nuit. Je verrai à quoi ressemble la ville demain mais ça m'a quand même pas l'air d'être la plus belle ville du monde dans la mesure où une quantité importante de bâtiments dans le centre-ville sont abandonnés (beaucoup sont squatés par les gipsy). En dehors du centre, il s'agit de bâtiments plus récents sans grand intérêt particulier dans la mesure où ils ressemblent à ce que l'on trouve un peu partout… Et petit détail : la lumière n'est pas fonctionnelle dans beaucoup de rues. En fait, ça ressemble pas mal à la Bulgarie. Je m'en rendrai sans doute mieux compte demain matin.

J'imaginais pas non plus le bruits du comité d'accueil local : les mouettes et les chiens.

À maintes reprises j'ai été mis en garde face aux gispys mais bon ça, à la limite, on y est habitué (quoi que, j'avais encore jamais vu le modèle qui vient vendre des cartes avec des oiseaux vivants sur son mini-présentoir… j'avoue que celui-là est quand même assez collector…).

Non, le truc qui me fait bien chier c'est … LES CHIENS ERRANTS !!! Je me suis fait courser une bonne demie-douzaine de fois par des meutes de 3-4 clébars près à me chiquer les mollets. Je dois probablement les attirer avec ma lumière avant qui clignote et mon gilet jaune …

Ils restent stoïques face aux piétons et aux voitures mais ils ne doivent pas avoir l'habitude des vélos. Du coup, désolé, mais vous comprendrez que j'ai pas spécialement eu le temps de prendre de photos de chiens qui me coursent. Rien de bien méchant jusqu'à présent : je les sèmes sans difficulté mais ils me foutent un peu les chocottes …

Ensuite une fois remis de toutes ces émotions, il m'a fallu trouver un logement pour la nuit.

Après avoir été conseillé par un curé local d'aller dans un hôtel tenu par des religieux que je n'ai pas trouvé (et pourtant j'ai bien suivit ses indications!), je suis tombé sur LE grand hôtel du coin. À 150 Lei la nuit (environ 40 €), j'avoue qu'il faudrait être bête pour s'en priver …

Et après trois jours de transport à l'hygiène assez limite, le moins que l'on puisse dire c'est que ça fait du bien de prendre une bonne douche ! Et de se vautrer au lit …

Ah sinon, entre deux train à Fetesti j'ai pris une carte de téléphone. Ici pour 11 €, Orange fait des cartes sans engagements avec 15 minutes de communication internationale, 100 sms tout opérateur, 3000 sms vers Orange et 250 Mo de trafic Internet (j'imagine que Vodaphone ainsi que les autres opérateurs locaux doivent faire des prix équivalent mais les vendeuses des autres boutiques n'avaient pas en stock un copain dans le bar d'à côté qui « parle anglais » :) ). Petit détail intéressant : pour ouvrir une ligne de téléphone on ne demande aucun papier.

J'ai donc un téléphone portable local sur lequel vous pouvez me joindre : +40741490807.

Donc demain matin, « opération buffet » grâce au petit déjeuner inclus et ensuite direction Enisala, à environ 50 Km, où j'ai rendez-vous chez un couchsurfeur qui doit planter trois arbres et me faire visiter la forteresse du coin :)

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Direction Enisala !

31 mars 2012 Départ de Constanţa en fin de matinée, direction Enisala.

De l'hôtel, le groom m'aide à descendre mon vélo et à mettre tout mon matériel dessus, me raconte sa vie. Ça va, j'ai compris, il a mérité son pourboire …

À cause de mon GPS qui ne capte plus les satellites (que se passe-t-il ?) J'ai mis un temps fou à sortir de Constanta ! J'ai cru prendre une mauvaise route qui finalement était la bonne. J'ai bien du faire 30 km de rab'. Bref, j'ai acheté une carte routière et ça va mieux depuis…

Je me suis fait littéralement courser par des chiens. Je vais toujours plus vite qu'eux mais c'est impressionnant de se faire courir après à 40 km/h par un chien sur plusieurs dizaines, voir centaines de mètres !

J'ai longé une énorme raffinerie de Rompetrol près de Corbu. J'ai voulu faire des photos mais j'ai eu trop peur que des chiens déboules à la sortie de l'usine donc j'ai abandonné l'idée. Dans le village suivant je me suis arrêté pour faire une pause. Autant dire que j'étais l'attraction de la journée, pour par dire du mois. Pour pas dire de l'année. Bref, j'ai eu mon quart d'heure de célébrité.

Ensuite j'ai continué ma route en passant par divers petits villages. Tout au long du trajet, les gens me saluent, me font des signes de sympathie.

Ah aussi, grâce à mes bagages, je trace comme un méga ouf dans les descentes (je suis monté à 60 km/h au compteur de mon vélo ! Ça décoiffe si je puis dire :) ).

Arrivé à Săcele plusieurs routes existaient et n'étaient pas indiquées sur ma carte. J'ai demandé mon chemin à deux petits vieux : dentition parfaite, un léger relent d'odeur de grand cru bordelais et… « bun drum » évidemment. :)

J'ai pris beaucoup de retard en partant de Constanta, ce qui m'a fait arriver beaucoup plus tard que prévu. Après un détour d'une vingtaine de kilomètre à cause d'un chemin indiqué sur ma carte entre Ceamurlia de Jos et Enisala, que je n'ai pas trouvé en réalité, Je donc suis arrivé de nuit à destination.

Peu avant mon arrivée des chiens m'ont poursuivi. Après avoir rencontré moult vélo et bicyclettes sans aucune lumière (hors parfois un clope…) j'ai compris : c'est la lumière de mon vélos qui les attire …

Sur le chemin j'ai trouvé la parade contre les chiens : des bois de bois et des pierres. Des bouts de bois car un chien reste un chien, alors va chercher. Pour l'instant c'est uniquement à titre préventif mais je suis dorénavant chargé de pierres pour les plus affamés …

Arrivé à Enisala, j'ai été très gentiment accueilli par Lucian qui m'a également hébergé chez lui. À mon arrivée, sa grand-mère m'a offert de la tarte à la citrouille ainsi que sa propre récolte de vin (qui se défend). Cul sec pour la mamie ! Noroc !

Bref, après avoir pédalé plus d'une centaine de kilomètres, le soir je me suis endormi comme une masse. Demain l'effort devra être moins important.

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Un peu plus vers l'Est

1er avril 2012 Je continue mon trajet. J'ai été déposé à Tulcea d'où je suis parti avec l'idée d'aller jusqu'à Sulina, la ville qui correspond à l'embouchure du delta du Danube.

Malheureusement, la route ne va pas jusque là bas. Il faut prendre un bateau (4h de voyage apparemment!). Sur ma carte, il semble exister des ponts ou du moins des bacs pour passer. Je me décide à aller vérifier sur place.

Je suis arrivé à Nefări (nénuphar en français). Il semble exister des bacs mais tous les petits vieux qui sont là semblent glander en attendant l'ouverture du bar du coin plus qu'autre chose. La communication est donc limitée puisqu'ils ne parlent aucune autre langue que le roumain.

Ce sera donc le point le plus à l'est de mon voyage, je me décide à retourner à Tulcea.

Je me suis décidé à me mettre un peu au chaud et partir à la recherche d'un café dans le village, ce que j'ai trouvé sans trop de difficulté. Petit détail : ici les bars sont fumeurs …

J'ai été à nouveau accueilli par des couchsurfeurs qui, outre l'hébergement, m'ont offert à manger, m'ont invité en ville, etc. Merci !

Allez hop, demain direction Brăila et Galaţi !

PS : j'ai profité du 1er avril pour faire un poisson d'avril, expliquant que je m'étais fait mordre par un poisson volant en traversant le Danube. Rien de cela n'est arrivé, rassurez-vous ;-)

Vamos à Brăila (oh, oh, oh, oh)

2 avril 2012 Me voilà donc de retour à Tulcea. Départ matinal (vers 9h) pour Brăila !

Premier souci : j’ai envie d’aller aux toilettes un quart d'heure après être parti (oui, je ne suis pas un super héro, je vais aux toilettes). Je squate une station essence à la sortie de la ville et je prend un second petit déjeuner (j’avais encore un peu faim).

Depuis le début il faut savoir un truc : l’eurovélo 6 n’est absolument pas indiquée !!

Pour faire cette route, il faudra que je suivre la route nationale/départementale, avec tout le traffic routier qui va avec. Ça parait dangereux au premier abord mais les roumains sont assez prudents en voiture, puisque sur la route circulent des vélos et mobilettes sans aucune lumière, ainsi que des charrette (donc il se dit que le conducteur est parfois ivre mais que le cheval connaît le chemin).

Deuxième souci sur cette route : c’est VAL-LO-NÉ !! Bref, j’ai morflé …

Troisième souci : il faisait beau mais il y avait énormément de vent (maintenant je comprends pourquoi la zone est remplie d’éoliennes…). En m’arrêtant, je suis tombé à deux reprises à cause du vent qui me faisait perdre l’équilibre !

Ceci étant, le vent à un avantage : les chiens restent à la niche! J’ai été relativement tranquille aujourd’hui …

Sur le parcours, j’ai fait une pause à Isaccea où j’ai fait à nouveau sensation. Je me suis arrêté sur une place où une classe de CM2 m’a fait un triomphe. Il a fallu l’intervention de la maîtresse d’école pour que la dizaine de mioche agglutinée autour de mon vélo s’en aille. Détail amusant : tous les élèves avaient un petit drapeau vert, certains m’en ont offert un (malheureusement, le vent l’a emporté). Ensuite je suis allé dans une boulangerie pour déjeuner. Et là, rebelotte mais c’est une classe de fin de collège / début de lycée qui est entrée. Là, ils osaient pas m’aborder mais l’une d’entre elle a vu mon bouquin français / roumain et à partir de là, ils se sont tous mis à chuchoter comme quoi j’étais probablement français mais ils n’osaient pas me parler. C’est seulement quand l’adulte (probablement un prof ou un pion) qui les accompagnait est partie qu’ils se sont mis à me parler.

Je suis retourné sur la route. Sur le chemin, à Tichileşti, un panneau indique un hôpital. Pour les curieux, il s’agit d’un des derniers hôpitaux en Europe pour les … LÉPREUX !!! :)

Le paysage est très agricole. Sur mon chemin je rencontre peu de chiens (à cause du vent?) mais pas mal de moutons, de chèvres et quelques vaches. Il y a également beaucoup de vignes.

Ensuite je me suis dirigé vers Galați afin de prendre le bac et traverser le Danube.

Le paysage sur cette partie du voyage est vraiment très joli.

Une fois arrivé à Galați, je me dirige vers Brăila (environ 20 km). J’avoue que j’en bave, j’ai l’impression d’avoir fait 200 km… Il est presque 18h quand je quitte Galați j’ai super hâte d’arriver.

Une fois arrivé, j’appelle le couchsurfeur chez qui j’avais rendez-vous qui … finalement n'habite pas à Brăila mais à … Galați !!!!! Je sais pas pourquoi j’ai confondu … Quel boulet … j'ai fait 25 km pour rien et en plus je dois revenir …

Je me renseigne et un train va vers Galați mais il arrive à 22h. Je vérifie que cela ne fait pas trop tard. Non seulement ça ne les dérange pas mais ils m’indiquent que je ne dois pas manger, qu’ils m’offriront le couvert. Alors là, je dois dire que c’est vraiment super sympa (ce qui s’est vérifié! :) ). Merci !! (franchement je suis surpris par toute cette hospitalité! Surtout que bon, j’ai déjà plutôt bon appétit mais là, vous pouvez mettre les bouchées doubles compte tenu de mes efforts quotidiens…)

Truc relou du jour : ma semelle de chaussure s’est décollée … je l’ai recollée avec la colle pour rustine de vélos. On verra si ça tient … :)

Quatre tampons pour le prix d’un !

3 avril 2012 Alors aujourd’hui c’est « l’étape pour le fun » Je sors de la route prévue pour profiter de la culture douanière du tampon, et donc aller en Ukraine (en passant par la Moldavie). Ça sera donc quatre tampons pour le prix d’un sur mon passeport (enfin, ça c’est vite dit parce que le temps du passage en douane est multiplié par deux vu que je sors de l’Union Européenne, que je rentre en République de Moldavie, que j’en ressort et que je rentre en Ukraine) plus une multitude de tampons sur des petits papiers que s’échangent les douaniers.

Différentes personnes en roumanie m’ont indiqué que les douaniers moldaves mais surtout les douaniers ukrainiens n’étaient pas sympa.

C’est pas des bouts en train, c’est vrai. Ça reste des douaniers. Mais ils connaissent tous quelques mots de français « bonnnjour monnnsieur! soyez le biennnvenuu ! Mon souvenir de français est resté avec la table d'école » et … ils ont des chapkas! (ils doivent crever de chaud! j’étais en ticheurte cet après-midi tellement ça cognait! et le soleil tapait tellement que je me suis prix un coup de soleil et… à mon retour un feu à commencé dans les arbres juste devant la douane!).

Ils me questionnent sur ce que je vais aller glander en Ukraine. Jose pas répondre que je veux me faire tamponner mon passeport, manger l’équivalent d’une galette-saucisse locale histoire de dire que je vais pas faire un voyage le ventre vide et qu’ensuite je reviens… Ils me demandent si je vais en Russie après. Et non ! Je vais à Reni et je reviens ce soir à Galați ! Une douanière me demande si je suis venu à vélo, d’où je viens. J’ai l’impression qu’elle fait un peu du zèle, un peu plus et je lui lâche mon zérossix (enfin mon zérosept en Roumanie).

Une fois sur place, je fais un tour dans Reni. C’est un village, c’est loin d’être fou… mais j’ai super faim. C’est un peu compliqué de communiquer : ils ne parlent qu’ukrainnien (et russe) … et moi non. Mais quand il s’agit de faire des affaires, on arrive toujours à se comprendre : le plat du jour c’est de la purée avec de la bidoche. Allez, c’est parti pour ce qui sera de la purée avec du poulet panée. Tout se passe bien jusqu’au moment de payer. Évidemment ils prennent pas les Lei (la monnaie roumaine), ni la carte bancaire et … à 14 h les banques sont fermées (et celle ouverte ne fait pas de change). Et le distributeur ne marche pas. Ça à l’air sympa comme pays :) J’aurai pu opter pour un « resto-basquettes » mais je tente l’approche en douceur : le paiement en euro. Ça marche. Elle me rend la monnaie sur 20 € (oui, j’ai pas mangé pour très cher…) et je me demande bien ce que je vais pouvoir faire de 164 Hryvnia (le nom de la monaie locale). Après un petit tour au marché, alors non, je n’ai pas besoin d’un foulard ni d’un presse purée, ni de tout ce qui est vendu localement…. Pas de carte postale non plus en vue ici… Allez, soyons fou : je prends une bouteille d’eau. Ok, il me reste 161 Hryvnia … Bon, y’aura bien un moment sur ma route où j’aurai besoin de faire du change. J’espère juste que l’argent ukrainien sera échangé …

Bon aller, cette histoire de change n’a pas beaucoup d’intérêt alors je vous garde le meilleur pour la fin.

Vous avez quel est le fleuve qui sépare la Roumanie de la République Moldave ? Non ?

Et bien c’est le PROUT !

Et oui, le seul et l’unique but de ce voyage était de pouvoir dire : j’ai traversé le PROUT ! :) :)

(pour les puristes, ça s’écrit aussi « prut » ou encore « Pruth » mais aussi « Прут » en ukrainien).

Sinon au retour je voulais aller à Iacht (il parait que la ville est très belle) mais j’ai raté le train à 1h près :(

Ah, enfin, j’entends très souvent une musique de Yann Tiersen. En fait, il s’agit d’une pub pour nue marque de bière locale, la Silva (je n‘ai goûté qu‘à différents alcools forts faits maison ainsi qu’à de l‘Ursus pour le moment, avec modération évidemment).

Voilà, demain direction Hârșova (aussi appelée Hîrşova). Et sinon accessoirement mes vêtements commencent à réclamer un passage à la machine à laver. :)

Hârşova me voilà !

4 avril 2012 Let’s go to Hârşova où j’ai pris rendez-vous pour un couchsurfing.

Je prends donc la route de Galați pour Brăila. Du coup, je connais déjà le chemin. Arrivé à Brăila, j’ai du mal à retrouver où se trouve la gare. Évidemment, je rate le train, à quelques minutes près.

Le prochain est bien plus tard, vers 18 h. Il arrivera à 20h25 à Tandarei, à environ 30 km de là où j’ai rendez-vous.

J’en profite pour visiter Brăila, qui est une ville assez jolie et reprendre des forces. Allez hop, une fois un shaorma, un éclair au chocolat, un « plăcintă » et un café dans le ventre, je suis fin près pour repartir !

Je prends donc le train où je suis à nouveau l’objet de toutes les conversations dans mon compartiment. Avec moi j’avais notamment un captaine de bateau en partance pour une formation à Constanța. Il a fait le tour du monde plusieurs fois. Il parle beaucoup, j’ai un peu du mal à l’arrêter… En tous cas, tout le monde me dit de faire gaffe aux gypsis. Je leur dis qu’ils me font pas peur mais que j’ai peur des chiens. Ils me disent de ne pas avoir peur des chiens.

Arrivé à Ţăndărei (qui, depuis là où je suis arrivé est une ville perdue au milieu de nulle part), la nuit commence à tomber. Je dois donc faire vite.

Assez rapidement la nuit tombe. Mais, compte tenu de tout ce qui circule sur la route, ça n’est pas très dangereux : les conducteurs ont l’habitude d’avoir des trucs en tout genre qui plus est non éclairés la nuit. Or, je suis visible (gillet jaune, lumière avant, lumière arrière sur le vélo et lumière arrière sur le casque).

Le seul souci c’est qu’après une dizaine de kilomètre, la route se rétrécie. Ça me semble devenir trop dangereux. Je m‘arrête dans un café et je demande si quelqu‘un va à Hârşova. C‘est le cas ! Un dénommé Silvo m‘emmène jusqu‘à Hârşova. Il refuse catégoriquement que je lui paie quoique ce soit, et m’offre même un Pepsi. Si ça c’est pas sympa ?

Arrivé sur place, tout s’est super bien passé, comme d’hab’.

En route pour Buccarest !

5 avril 2012 Après avoir visité la ville de Hârşova (les ruines sur les falaises de la ville sont très sympas), je pars pour Buccarest.

Compte tenu de la longueur du trajet, je décide de couper mon chemin en deux : à vélo jusqu’à Cernavodă puis par des moyens plus classiques : bus jusqu’à Fetești et train ensuite.

Je passe notamment par Ghindăreşti, un joli village fondé à l’origine par des russes (à ce que j’ai cru comprendre). Je m’arrête, c’est joli. Je prends une photo de l’église où un môme prend la pause.

Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’en début d’après-midi où il s’est mi à faire une chaleur de fou furieux ! Impossible de continuer.

Je m’arrête donc à Topalu. Je regarde les horaires de bus. Le prochain est à … 19h30 ! Une petite vieille vient me parler. On discute mais on comprends rien. Bref, este foarte calda, sunt francez, mama, tata, moulsoumèschque, sanatate, la redevere tout ça. Ça y est, je comprends quand même pas grand chose de ce qu’elle me raconte (et elle sans doute encore moins de mon baratin sans intérêt) mais je commence à gérer les bases de la conversation courante :)

Je me mets à la fin du village, je fais du stop. Plein de gens passent mais non. J’attends une bonne demie-heure et là … un bus passe, il fait demi-tour, je fais signe au chauffeur qui s’arrête. Il m’explique qu’il ne va pas jusqu’à Cernavodă car c’est un bus local. En fait j’ai cru comprendre que c’est le bus de l’entreprise du coin. Détail amusant : c’est un ancien bus de l’agglomération du grand Rodez, qui n’a jamais été refait, ni repeint : tout est encore au couleur de la ville, y’a les tarifs des tickets de bus, les amendes, l’interdiction de fumer. On s’y croirait presque :)

Le bus m’arrête juste avant le village d’avant. J’ai gagné un peu moins de 10 km et pour aller dans le village suivant c’est une méga descente. C’est déjà ça ! En plus le ciel se couvre un peu, je continue de pédaler.

Arrivé à un village à environ 15 km de Cernavodă, le ciel s’est dégagé. Personne ne me prend en stop (enfin, disons que les quatre voitures qui sont passées depuis deux heures que j’avance ne m’ont pas pris). J’en peux plus et je dégouline de sueur ! Je m’arrête sur une place où il y a un arrêt de bus, une petite boutique, un vieux qui glande, trois mômes qui arrachent les herbes devant chez eux. Je capte rien à ce que me raconte le vieux mais je crois comprendre qu’il y a un bus. Je rentre dans la boutique où la vendeuse me dit que le bus passe à 18h. Ouais bon, ça fait un peu long (il doit être 16h30) mais j’en peux tellement plus que je suis près à attendre.

Et là, incroyable : une navette arrive en service spécial pour des petits vieux qui déboulent en masse dans le village. Et le chauffeur me dit qu’il retourne à Cernavodă. Nickel ! Arrivé là bas, il me dépose à la station de bus et m’explique qu’il faut que je prenne le bus jusqu’à Medgidia pour aller ensuite à Buccarest car il n’y a pas de gare à Cernavodă (ce qu’un agent de la CFR m’avait déjà indiqué la veille). Je trouve ça étrange pour une si grosse ville (pour info c’est là que fonctionne la seule centrale nucléaire roumaine en service) mais bon, Feteşti est à 15 minutes en voiture puisque c’est juste de l’autre côté de la grande île qui sépare les deux bras du Danube … donc pourquoi pas … J’attends 10 minutes et le bus arrive, c’est parti !

Arrivé à Medgidia, le bus me dépose mais là encore, la gare est hyper mal indiquée. Je me perds dans ce qui doit être le quartier gypsi de la ville (en gros c’est un bidonville…) Après de multiples détours, je trouve la route de la gare (en fait il fallait prendre la route sous un pont, pont super haut mais qui ne fait que passer au dessus de la voie ferrée… le tout sans aucun panneau de signalisation…) et le train de Buccarest me passe sous le nez à quelques minutes près …

Je prends un petite collation et prends le train pour Fetești où j’étais arrivé la semaine passé et là.. le train s’arrête à « Cernavodă Pod » (!) La gare existe mais elle est excentrée …

J’attends une bonne heure mon train et je me fais un repas de luxe : steack-frite, salade de cornichon et une bière. Le tout accompagné des habitués du café, qui sktochent devant la télé qui passe un film «comique» de très haut niveau (en gros l’histoire c’est homme qui se fait passer pour une femme dans un concours de chanteuses… attention, le niveau est imbattable…).

Voilà, ensuite je prends le train pour Buccarest… qui aura finalement plus d’une heure de retard à l’arrivée. En descendant du train des vieux étaient tellement pressés de monter que je ne suis pas arrivé à descendre! Et ils comprennent rien ces cons, comme si le train allait partir sans eux… Quoi qu’il en soit, j’arrive de nouveau chez des couchsurfeurs auprès de qui je me suis excusé platement (et qui ont l’air très sympa mais qui sont partis se coucher… et moi aussi :) )

Buccarest le jour, Buccarest la nuit

6 avril 2012 « Today it's a lazy day » m'annonce Andrea qui m'héberge avec son copain (l'appartement est une co-location, avec quatre chambres et je sais pas trop combien de personnes qui vivent dedans).

Après s'être levés à midi (ouais, les voyages ça fatigue, et je crois que j'avais besoin de me reposer un peu), petit déjeuner, grosse session papotage (où j'ai notamment pris connaissance du scandale qu'avait provoqué le « salut roumain » de Jonathan Lambert et appris avec amusement que mon hébergeuse croyait que Jacques Chirac étaient deux personnes quand elle était petite puisqu'en roumain « chi » signifie « et » et « rac » le crabe, soit « Jacques et le crabe ») puis dégustation d'un plat typique local (non je rigole : spaguettis avec du fromage rappé du coin).

Je bouge dans le centre-ville de Buccarest en fin d'après-midi. le centre-ville est assez joli, notamment le centre piétonnier. Une mention spéciale pour le Palais du Parlement (anciennement appelée « maison du Peuple »). L'air de rien, c'est immense. Pour vous donner une idée, il m'a fallu quasiment une heure à pied pour juste faire le tour du bâtiment et de ses jardins !!

De retour à l'appartement. Après m'avoir offert de la soupe à la betrave maison (selon une recette venue ukrainienne), mes hébergeurs ainsi que leurs colocataires me proposent de partir avec eux dans une soirée. Quelques un d'entre eux parlent français, ce qui est plutôt sympa. Allez hop c'est parti : direction un concert électro puis un club puis fin de soirée chez une copine de l'un d'entre eux.

What shall we do with a drunken sailor ?

7 avril 2012 Après un réveil en fin de matinée dans un fauteuil avec une question existentialiste de la mort qui tue :
«- Where are we ??
- We don't know, that's the problem. »

Ok …

Je regarde la ville depuis le balcon. Ça m'avance pas des masses.

Je me souviens avoir pris un taxi la veille, j'espère juste que l'on est pas à 30 km ou une blague du genre.

On m'indique que l'on est pas très loin de la gare. C'est bon, on est à une dizaine de minutes en bus de l'appart. Ouf …

Retour à l'appartement où je prends une douche, je fais mes affaires (qui ont sérieusement besoin d'un passage dans une machine à laver soit dit en passant), le temps de dire au revoir à tout le monde et je pars pour la gare. Je vais à Craiova chez la maman d'une amie.

La piste cyclable n'étant pas indiquée, ni vraiment existante, j'en ai un peu marre de j'en ai un peu marre d'être sur des voies de circulation importante, j'aimerai être à nouveau sur une « vraie » piste cyclable.

Je me suis donc décidé de partir de Buccarest pour aller à Craiova. De là bas, je prendrai le train pour ensuite aller à Belgrade. L'ev6 semble être indiquée là-bas.

Arrivé à la gare, on m'annonce que le train pour Craiova est dans deux minutes (ce qui est un peu court pour avoir le train) mais un autre part en fin d'après-midi. J'en profite pour terminer ma visite de Buccarest sous un grand soleil et manger un morceau.

Ah aussi, ma semelle de chaussure gauche s'est décollée. La colle de rustine a vélo n'a pas trop tenue. Je m'achète d'autres chaussures. Je ferai réparer ma chaussure plus tard à Craiova.

Dans le train pour Craiova, le contrôleur tique lorsqu'il voit mon vélo. Je lui dit que je vais tout démonter et emballer en bonne et due forme. Ok, ça passe.

Arrivée à Craiova, je suis accueilli, hébergé, je fais une lessive. Ah ça fait du bien d'être propre :)

La soirée se poursuit en ville dans un bar de Craiova puis dans un club où il y a un concert.

Visite de Craiova

8 avril 2012 Aujourd'hui, visite de Craiova.

Une fois l'averse terminée, je me rends dans le centre-ville à vélo. J'ai du mal à trouver mon lieu de rendez-vous car s'il y a bien un truc pénible en Roumanie, c'est qu'il y a rarement des panneaux indiquant les noms de rue.

Un passant m'indique que je suis sur le bon chemin. Je pensais être au sud de la ville, en fait je suis à l'est. Heureusement, j'étais sur la bonne route : c'est quand même tout droit.

Le centre-ville est agréable : une partie est piétonnière et il y a des bancs où l'on peut s'asseoir ! Il y a également un très grand parc à visiter (le parc Romanescu).

J'ai appris un truc notamment cet après-midi : certains chiens sont stérilisés (ils portent un numéro sur l'oreille).

Truc étrange : les chiens ne me poursuivent quasiment plus (et je n'en ai quasiment plus peur).

Enfin, cette année je fais fêter pâques deux fois (puisque la pâques orthodoxe est fêtée la semaine prochaine… et ça semble être un très gros événement ici)

Au revoir Craiova

9 avril 2012 Petite journée de visite supplémentaire de Craiova. Mon train pour Belgrade est ce soir un peu avant minuit.

Je profite du temps à ma disposition pour faire quelques photos de la ville. Je me fais plus ou moins chasser lorsque j'approche des immeubles officiels. Enfin, on me pose des questions et je comprends rien mais c'est l'air grave et inquiet que l'on m'approche. Donc je ne force pas.

Je prépare également mon arrivée à Belgrade pour demain. Je ne peux pas rater le train parceque j'ai un vélo ou je ne sais quoi. Donc j'utilise la méthode forte : je vais emballer le vélo dans un sac poubelle en plus de mon emballage spécial. Impossible de savoir que c'est un vélo (sauf à tout ouvrir). Je ne laisse rien au hasard cette fois-ci. :)

Ah sinon, j'ai réparé mes chaussures et je commence à m'habituer aux chiens : j'ai caressé le chien du cordonnier après avoir marché sur sa patte! pauvre bête! en tous cas après il ne voulait plus me lâcher! :)

Par ailleurs, dans ce voyage c'est toujours avec tristesse que je pars, compte tenu des rencontres réalisées. Ce départ de Craiova est l'occasion d'en prendre vraiment conscience… ou alors il faudrait prendre six mois pour rentrer :))

En piste pour Belgrade (Beograd / Београд)

10 avril 2012 J'ai donc pris le train pour Belgrade à minuit. Et alors là, attention les sensations fortes : le train puait, il faisait froid et mon voisin était super con (enfin vous me direz que je l'ai réveillé avec tout mon bordel … mais quand même).

Le contrôleur a vu que mon emballage était un vélo. Il m'a demandé de le mettre dans la partie supérieure des bagages… mauvaise idée (sauf à vouloir se le prendre sur la tronche en pleine nuit compte tenu des mouvements continus du train !!).

Au petit matin la douane est venue me réveiller. Ils me demandent ce que je suis allé faire en Ukraine ces derniers jours et ce qu'est mon emballage (ils ouvrent et vérifient c'est bien un vélo). Et voilà, un nouveau tampon ! :)

Ensuite, tout le monde dehors : le train ne marche pas. Il a fallu prendre un bus (je vous épargne l'étape avec le déménagement de tout mon matos…). Je suis arrivé avec une heure de retard à Belgrade.

Soit dit en passant, j'ai perdu une heure, puisque je suis revenu à l'heure de Paris. Compte tenu de ma position géographique, cette situation me contraint à avoir un rythme matinal si je veux maximiser la présence du jour lorsque je suis à vélo.

Quoi qu'il en soit, l'arrivée à Belgrade est plutôt bof. En venant en train j'ai raté la visite des « portes de fer ». En tous cas, l'ambiance sent le nationalisme : crânes rasés, tags hostiles aux étrangers. À première vue, ça respire pas la joie et la bonne humeur …

Détail amusant : l'écriture utilise parfois l'alphabet latin, parfois l'alphabet cyrillique. Je ne sais pas ce qui pousse à utiliser l'un ou l'autre alphabet mais les panneaux publics sont dans les deux alphabets (la double signalisation donne l'impression d'être en Bretagne :D ).

Je me décide tout de même à visiter la ville aujourd'hui. Je tombe par hasard sur un hostel (il s'agit d'auberges très bon marché) où je compte déposer mes affaires et dormir. C'est propre, c'est pas cher, les gens sont sympa. Et j'avais méga envie d'aller aux toilettes donc c'est parfait.

La ville de Belgrade est vraiment très jolie. L'histoire de la ville est très longue et complexe mais en tous cas c'est une très belle ville. À noter qu'il existe notamment un très joli parc qui domine la ville (il s'agissait d'une forteresse autrefois dont il reste encore quelques ruines).

Après avoir galvaudé toute une partie de la journée, je décide de rentrer à l'auberge. Le voyage en train m'a crevé. Mon voisin de chambre polonais m'invite à boire un coup et me fait un récital sur les verres de bière en France qui correspondent à la moitié de ce qui est servi en pologne ou en allemagne. On rentre dans le bar, qui est rempli de portaits de dirigeants serbes et de drapeaux serbes. Un client mets de la musique locale à l'aide du jukebox installé dans le bar (dont notamment une magnifique reprise de The Wall des Pink Floyd chantée par ce que j'imagine être un groupe du coin, c'était vraiment n'importe quoi). On oscille entre le folklore, le kitsch et le nationalisme exacerbé. Ça fait un mélange vraiment bizarre. À la sortie du bar, un tag est présent dans l'escalier qui mène à la rue principal. Ce dernier rappelle que les serbes n'oublieront jamais le pogrom du 17 mars 2004 qui avait opposé serbes et albanais. Ambiance.

Je rentre à l'hostel. Ce soir je me couche tôt car demain la route reprend !

Ah sinon, truc ennuyeux : personne ici ne veut m'échanger mes Lei, ni de mes Grivnas … Il me reste pas grand chose (au pire je les garderai pour la posterité) mais j'espère juste que je pourrai les changer en Hongrie.

L'aventure en charentaises peut commencer

11 avril 2012 Levé de bonne heure, je me prépare à partir de l'hostel. Je discute avec un croate au petit déjeuner qui m'explique comment sortir de Belgrade, où trouver un plan ainsi qu'où acheter des kits à infrasons pour repousser les chiens. Il tente aussi de m'expliquer comment conduire à vélo, c'est à dire à contresens pour que je vois les voitures arriver. Je lui explique gentillement que son conseil c'est n'importe quoi et c'est surtout hyper-dangereux.

Quoi qu'il en soit, je prends une carte dans un « corner » juste à cîoté de l'hostel (carte qui finalement s'avère insuffisamment détaillée) et me décide à prendre ce fameux truc à infrason (on sait jamais).

Je prends la direction du Danube sans trop savoir vers où je me dirige et me paume littéralement à la sortie de Belgrade. La conduite à vélo dans la ville ne pose pas de difficulté particulière (à l'exception d'une voie partagée avec le tramway, c'est pas vraiment le véhicule idéal à avoir derrière soit lorsque l'on est à vélo …). Une piste cyclable apparaît en banlieue proche de la ville jusqu'au moment où je tombe sur un panneau de … l'EV6 !!! HOURRA !!!! Cependant le problème c'est que le panneau sur lequel je tombe m'indique deux directions qui ne figurent pas sur ma carte.

Je tente de partir vers la gauche puisqu'un autre panneau à proximité indique Batajnica (mais en cyrillique uniquement histoire de me faciliter la tâche). Finalement c'est la mauvaise direction puisque cela m'amène jusqu'au Save (qui est un affluent du Danube). La route indiquée vers Batajnica est celle pour les voitures, qui ne présente donc pas vraiment d'intérêt pour moi. Je repars dans l'autre sens, évidemment très content d'avoir fait 12 km pour du beurre …

Après avoir perdu un temps fou, j'arrive à sortir de Belgrade un peu avant midi.

Sur la route, je croise quelques cyclistes qui doivent probablement emprunter la même route que moi (mais dans l'autre sens). La route est assez bien indiquée, il y a beaucoup de marchands de vélos sur le chemin. Les gens me prennent pour un allemand puisqu'ils me saluent en disant « hallo ! ».

L'accueil reste globalement sympathique mais quand même beaucoup moins chaleureux : on sent que cette route est assez empruntée et touristique. La route est assez bien indiquée, ce qui facilite énormément le trajet, en bon état. Les autoroutes sont des « vraies » autoroutes, entendez par là qu'il y a un péage, et que les charrettes à cheval, vélos et autres trublions de la route n'y ont pas leur place.

C'est quand même beaucoup moins l'aventure qu'en Roumanie.

Vers 14h je m'arrête dans un bled pour manger un morceau. Je demande du poulet et c'est … un hamburger qui arrive. N'importe quoi. Je mangerai mieux ce soir … Je profite de mon arrêt dans le village pour acheter de la crème solaire car ça commence à cogner sévèrement.

Le reste de la route se passe sans problème. Je m'arrête assez régulièrement pour faire des pauses et pour boire. En fin de journée le soleil se couvre et la température baisse. J'ai peur qu'il se mette à pleuvoir.

En arrivant à Novi Sad, c'est une méga descente sur plusieurs kilomètre qui m'attend. Après environ une centaine de kilomètre parcourus dans la journée, c'est plutôt une bonne surprise. Mais bon, après une méga descente, il y a souvent une méga cote qui suit … et là ça n'a pas manqué. Ce qui est un peu énervant c'est que la voie de chemin de fer, située juste en dessous de la route, a un parcours tout plat puisqu'elle suit parfaitement le Danube.

J'arrive en fin d'après-midi à Novi Sad (Нови Сад). Le centre-ville est très joli. Je rencontre des andegaves (mais où sont donc les rennais dans ce voyage ??) qui m'indiquent la présence d'un hostel en plein centre-ville. Finalement on passe la soirée ensemble (restaurant, concert de jazz dans un bar installé dans un appartement! et « kafana ») et je me décide à rester le lendemain pour visiter davantage la ville.

Les escargots connaissent la destinée des lendemains

12 avril 2012 Vue l'heure tardive à laquelle je me suis couché la veille, je me suis décidé à rester un jour de plus à Novi Sad.

Café au bar du coin, puis repas accompagné de mes deux andégaves (avec une crêpe au nutella saupoudrée de miette d'un gâteau local qui ressemble à s'y méprendre à des petits beurres, ça calle bien et c'est super bon!), puis café, puis visite de la ville. On découvre également que l'on a des amis en communs (le monde est petit!).

La ville de Novi Sad est assez petite mais avec les autres villes aux alentours elle forme une sorte d'agglomération éponyme. La vue depuis la forteresse est vraiment chouette, on domine tous les environs.

Je visite ensuite la ville tout seul, me perd dans les rues. J'aide un autochtone à ouvrir sa bière avec le briquet de sa meuf, ce dernier étant dépourvu de décapsuleur.

La journée se termine, invité à venir manger un cake aux épinards. On me propose également de rapporter quelques affaires à Angers, ce qui est vraiment sympa. Et voilà comment avoir un kilo en moins de matos à trimballer … (note pour papa et/ou mes chers voisins du dessus : l'un d'entre vous sera l'heureux élu de la réception de mon matériel, probablement la semaine prochaine).

Apatin ou Sombor ? That’s the question

13 avril 2012 À la sortie de l'hostel (dont j'ai oublié de rendre les clefs du placard… !), je retrouve les panneaux de l'EV6. Et hop, en route ! Les deux bières d'hier soir me pèsent un peu quand même. Je me dirige vers Bačka Palanka et en route pour Apatin ! Les pancartes sont parfois nombreuses, parfois espacées. C'est un peu dur à suivre. En principe quand y'a rien c'est que c'est tout droit mais dès fois ça serait rassurant d'avoir des panneaux en plus car à la sortie de Novi Sad, la piste cyclable tourne sur la gauche. Aucune indication concernant l'EV6. Je me décide à continuer tout droit, faute d'indication … et suit donc logiquement la route départementale (qui va là où je veux de toutes façons).

Arrivé à Bačka Palanka, je découvre que ma destination du jour est encore à 140 km !! J’ai beau avoir de bon mollets maintenant, il n’empêche que sur la carte, ça avait l'air nettement plus court ! En réalité, la route pour Apatin est sinueuse. Cela explique pourquoi la distance est plus importante que prévue.

Je passe devant la gare de bus et je m'y arrête, afin de savoir s'il n'existe pas un bus qui me permettrait d'aller un peu plus vite (il ne pleut pas mal le temps est quand même pas terrible). Là on me dit que le seul bus qui reste est celui pour Novi Sad, le prochain où je demande au chauffeur. Au cas où, je demande s'il existe un bus pour Sombor. Pour les autres directions, il faudra attendre demain, à cause de Pâques. Il appelle tout de même son fils pour savoir ce qu'il en est (il me fait comprendre que son fils « parle anglais »). Le fils tient la même position que son père. Me voilà donc condamné à continuer à vélo.

En tous cas j'ai faim, je réfléchirai pendant le repas. Je me dirige vers un restaurateur local, dont la devanture est particulièrement aguicheuse compte tenu de la présence de glaces et d’un bilic. Je m’aperçois à l’intérieur qu’il y a également des « vrais plats » mais aujourd’hui, il n’y a que du poisson compte tenu du calendrier religieux orthodoxe. J'ai aucune idée de ce que j'ai mangé mais la soupe était épicée et là tranche de poisson qu’elle contenait était bourrée d'arêtes. Ensuite poisson pané avec de la purée. La serveuse me pose plein de questions, d'où je viens, etc mais je comprends pas grand chose à ce qu'elle me raconte. Je ne pipe pas un mot en Serbe (à part Hrvala qui veut dire merci et encore je dois le dire avec un accent car ils me comprennent pas toujours …)

Je me décide donc à prendre un « raccourci » (en fait une route toute droite) pour aller à Sombor, qui est à environ 80 km. La patron de l'hostel m'avait d'ailleurs conseillé d'y passer la nuit à la place d'Apatin, qui, apparement est un tout petit bled. Tout au long de ce voyage, j’entend tout et son contraire, mais compte tenu de l’heure, le risque de ne pas trouver d’hébergement me convainc d’aller vers Zombor directement.

Je prends alors la route pour Bač. Rien de spécial à signaler sauf que le temps est toujours aussi pourri (il ne fait ni beau, ni moche, ni chaud, ni froid, c'est nuageux). Je m'arrête à Odžaci où je vois une (petite) gare mais le prochain train est à 21h45. Ouais, bon, on va continuer à vélo, je serai arrivé avant le train quoi qu’il arrive.

La nuit commence à tomber et il me reste encore 20 Km à faire. C'est donc un peu moins d'une heure que je ferai sous la nuit. Mais là je peux mettre gillet jaune, lumières et consort, je ne crains pas les chiens… sauf que quinze minutes avant mon arrivée, j'entends un chien qui s’est approché de moi sans que je ne l’entende, sauf juste au moment où il se met à aboyer ! Ici les chiens n'aboient pas systématiquement dès qu'il me voit. On est plus en Roumanie… J'utilise mon truc à infrason qui marche nickel chrome. C’est très amusant car les chiens s'arrêtent net, oreilles dressées, genre «c’est Dieu qui te parle». Il manque juste le spot de lumière sur la tête du chien. C'est assez drôle.

Après environ 130 km parcourus dans la journée, j'arrive enfin à Sombor. La ville à l'air chouette mais moi je suis complètement claqué. Heureusement, le parcours était plat comme une planche à pain. Je demande à un petit couple s'ils connaissent un hôtel ou un hostel dans les environs. Ils m'en indiquent un situé à 50 mètres qui fait aussi bar et pizzeria (il manque juste qu’il fasse épicerie de nuit). Le garçon va à l'intérieur, demande le prix et s'il y a de la place. C'est un peu «cher» compte tenu des prix locaux mais c'est un hotel, le petit déjeuner est compris, et il y a de la place pour le vélo, et bon, ça reste raisonnable (30 €, c’est pas la mort !). En plus ça va me permettre de liquider mes derniers sous serbes… Allez, hop, on va y aller pour cet hôtel là. Et je me prends une pizza que j'avale en 5 minutes. Et au lit !

Bienvenue au pays des magasins Zarva

14 avril 2012 Ce soir j'ai rendez-vous à Budapest. Je regarde les horaires de trains, il y a de trains qui partent un peu toute la journée depuis Baja, une ville située en Hongrie à environ 70 km de Sombor. Ça sera donc le trajet du jour.

Grasse matinée (9h30!) et une razia totale sur le petit-déjeuner (du jus d'orange au nutella en passant par le jambon et l'omelette : j'ai tout mangé!! Bon, ok, j'ai quand même laissé de côté le paté, c'est un peu trash pour le petit déjeuner quand même). Je pars en fin de matinée en espérant arriver en milieu d'après-midi à destination.

Sur la route rien de spécial sauf que tout est fermé en Serbie parce que c'est la fin de semaine de Pâques. Et en Hongrie ? Bah en Hongrie, le samedi comme le reste de la semaine, de toutes façons, c'est toujours Zarva (fermé) quoi qu'il arrive. :)

Je m'arrête dans un café peu avant la frontière histoire de liquider mes dernières pièces serbes. Le bar rappelle subtilement par un petit écrito que la prostitution n'est pas autorisée dans l'établissement.

10 km plus loin, je passe la douane sans problème. Pas de question, rien. Truc de ouf ! Je rentre dans l'espace Schengen et personne ne me fait de blague sympa ou ne m'emm… Même pas de questions à propos de mon vélo ou encore la présence de tâches dans mon passeport (liées à des champignons apparus à la suite du déversement lors d'une soirée du 14 juillet de l'intégralité d'une canette de bière par un certain Julien B., devenu impétrant notaire depuis). Non, rien. C'est tellement la fête que le douanier serbe en oublie même de tamponner mon passeport pour apposer la date de départ du pays. J'ai quand même connu des douaniers plus tatillons …

Enfin, c'est pas vraiment la fête pour tout le monde. Le gus devant moi ouvre son coffre et la présence de sa rakia faite maison lui offre un ticket aller pour une vérification générale hongroise dont la psycho-rigidité sait souvent se montrer sans faille.

En solidarité j'ouvre mon sac et lui indique explicitement la présence de petits gâteaux (une sombre contrefaçon des petits écoliers). Rien. Nada. Il s'en fout ! Circulez y'a rien à voir.

J'arrive à Baja. Le train part dans 2 minutes !! Mais je le rate car il faut que j'achète un billet pour le vélo et je n'ai pas de monnaie locale (des forints). J'ai donc le droit de prendre le train d'après, qui est dans deux heures… Dans la précipitation, un homme dans la file me paie mon billet (il y en a en gros pour trois euros). Je lui propose en échange des Lei roumains mes grivnas ukréniens ou mes dinars serbes. Il rigole en sous-entendant que ça lui servira à rien et qu'il est pas à quelques forints près.

Comme j'ai un peu de temps, ça me laisse le temps de prévenir mon hôte de mon heure d'arrivée. Coup de bol, c'était mon dernier smeuss de mon forfait roumain! Je me balade dans la ville, retire des sous, je fais quelques courses pour casser la croûte sur la route, les restaurants étant… zarva, vous l'aurez bien compris.

J'ai aucune idée de ce que je mange. Il s'agit d'une espèce de paté mais je ne comprends rien à l'étiquette et … c'est pas terrible. Enfin, ça a pas de goût (hormi un relent lointain de paprika). J'ai également acheté une boîte de poulet en rondelles (là pas de surprise car y'avait une photo). Dit comme ça, ça n'a pas l'air follichon mais au moins il y avait une photo sur la boite, je savais à quoi m'attendre (allez-y pour traduire « paté de campagne » en hongrois !!). Mais j'ai oublié un truc fondamental : il n'y a pas de languette d'ouverture sur la boite et… j'ai pas d'ouvre-boite… C'est l'occasion rêvée de taper dans la boite de maquereaux que j'avais achetée à Paris avant de partir. Le tout délicatement posé sur ma tranche de pain avec les doigts car j'ai pas de couverts …

Après cette session culinaire ultime, je prends le train et arrive peu avant 22h à Budapest. Je suis accueilli par un cycliste, habitué des road trip à vélo, bien équipé, très prudent. Le petit scarabée que je suis à encore bien des progrès à faire. :) Outre l’hébergement et un repas chaud à mon arrivée, j’ai le droit à une petit visite de Budapest (on longe le Danube sur environ 10 km pour arriver à l’appartement qui est en banlieue proche) un petit chocolat pour la suite de la route (« you’ll need energy ! »), quelques conseils et des endroits à ne surtout pas manquer, etc. C’est vraiment super sympa !

Et mention spéciale pour le voisin de palier qui s’appelle… Sárközi.

Budapest, deux minutes d’arrêt !

15 avril 2012 Levé de bon matin, je suis accompagné jusqu’à l'entrée dans Budapest. Je décide de faire un petit tour avant de filer vers Esztergom (qui est à environ 40 à 70 km de là selon si je prends l'ev6 ou la route directe).

J’avoue que j’ai été un peu déçu par Budapest. Il y a énormément d’aménagement urbains nouveaux, qui font perdre tout le charme de la ville. La palme revient à des bâtiments en verre construit devant des anciens bâtiments sur la place Derek Ferenc (Derek Ferenc Tèr). C’EST MÉGA MOCHE !! (ça mérite même pas une photo).

Mais sinon que vous dire de Budapest à part que ce voyage n'aurait eu aucun intérêt sans une petite visite chez Szandra ? Et bien oui, elle est toujours vivante, travaille à Budapest et … habite toujours au même endroit !!! Elle m’offre même pour la peine deux tasses de café et un verre de palinka pour la route :)

Comme il est encore assez tôt, je me décide à continuer ma visite de Budapest. Avant de partir, je m’offre un petit gâteau et un café chez Gerbeaud où je rencontre également quelques français.

Je passe devant le parlement (sans doute le plus beau bâtiment de Budapest), j'achète de l'eau, puis direction Esztergorm.

Je passe notamment devant l'île Hajógyári-Sziget (également connue sous le nom d’Óbudai-sziget), bien connue pour abriter un festival de musique chaque été :)

Ensuite, le paysage est vraiment superbe et la route est en très bon état. Rien de spécial à signaler hormis un passage intenable devant une station d’épuration ainsi que quelques kilomètres en terre battue à la sortie de Budapest, un peu pénible avec mes saccoches.

Je perds pas mal de temps car la route zigzague à de nombreux endroits pour traverser des canaux (il existe des raccourcis mais il faut les connaître … et je ne les aperçois souvent qu'après).

Aussi, il est important de savoir que cette partie du circuit est TRÈS touristique (de nombreux hôtels et restaurants font expressément référence à l’EV6).

J’ai continué ma route tranquillement et la nuit tombant, j’ai dû m’arrêter à Kisoroszi sur l’île de Szentendre. Une fois arrivé au bout du village, je m’aperçois qu’a priori il n'y a pas d’hôtel dans le village. Donc soit je creuse davantage, soit je prends le bac pour retourner vers le continent, soit je fais demi-tour.

Il est trop tard pour le bac et je n’ai pas trop envie de me retaper 10 km vers le village d’à côté où je me souviens avoir vu des hôtels.

Je tente donc une approche auprès des autochtones. Les habitués du premier bar m’indiquent la présence d’un hôtel à 25 mètres sur la gauche ou sinon m’indiquent que je peux toujours dormir près du Danube (gros rire général, allez Attila, c’est ma tournée!!). On rigole, on rigole, on vide des pintes mais en attendant à 25 mètres sur la gauche il n’y a rien. Enfin si, il y a une superette (qui est Zarva bien évidemment). Je continue ma route vers un second bistrot et le patron m’indique d’aller jusqu’à Szentendre… Mouais. Le village à beau compter 900 habitants environ, je tente ma chance dans le troisième bar du village (qui en fait est le quatrième car le troisième était zarva – oui, on se croirait presque en Bretagne avec tous ces troquets ;)– ). Et là miracle, le serveur m’indique qu’il y a bien un restaurant qui fait hôtel. Je suis passé devant mais il était … zarva! Le serveur appelle l’hôtelier sur son portable car il était rentré chez lui. Bingo! Je vais pouvoir dormir là bas.

En revanche le restaurant est fermé mais le dernier bar fait également à manger avec comme menu du jour du choux avec des boulettes de viande.

Demain je vais pouvoir prendre le bac et filer vers la Slovaquie !

Komárno, j'arrive !

16 avril 2012 Je me lève difficilement vers 10h ce matin. Après avoir pris un petit déjeuner, je dois attendre 11h20 pour prendre le bac me permet de quitter Kisoroszi et rejoindre la ville de Visegrád de l'autre côté du Danube (du bon côté si je puis dire).

Le tenancier de l'hôtel me tiens un peu la grappe (mention spéciale pour sa petite fille qui a bien mis la zone dans son rade et qui m'a fait un check à la fin), j'attrape le bac de justesse. Moins de deux et j'étais bon soit pour attendre 1h soit pour faire le tour de l'île (ce qui serait revenu au même).

Je passe par Esztergorm (Strigonie en français parait-il, j'ai envie de dire « lol ») où je m'arrête et je mange le midi. La ville est très chouette, et on ne peut manquer l'imposante Cathédrale Saint-Adalbert d'Esztergom que l'on aperçoit depuis la piste cyclable en arrivant dans la ville.

Je passe en Slovaquie « pour voir ». Sur le pont, il y a l'indication géographique de la frontière entre la Slovaquie et la Hongrie. La frontière du côté Slovaque a été remplacée par un parc à voiture. Dorénavant, on peut donc passer d'un pays à l'autre comme si de rien n'était.

Je continue ensuite ma route vers Komárno qui sera vraisemblablement ma destination du soir, compte tenu de l'heure et de la distance. J'hésite entre prendre le chemin du côté Slovaque (un peu plus court compte tenu de l'incurvation du Danube) ou du côté Hongrois. La piste étant très bien indiquée du côté Hongrois, je choisis la facilité et rester du côté hongrois.

Après Esztergorm, c'est un peu moins fun. La piste n'existe plus sur les 20 derniers kilomètres avant Komárom (qui s'appelle Komárno du côté Slovaque). Parfois il faut emprunter les trottoirs car la route est interdite aux vélo. Je déteste ça : c'est source d'ennuis divers et variés (portails ouverts qui bloquent le passage, poussettes, sans compter tous ceux qui se déplacent lentement ou difficilement sur les totoirs et auxquels il faut prêter attention pour le pas avoir de problème). Hormi ça rien de particulier.

La nuit commence à tomber quand j'arrive à Komárom. Je retrouve la piste cyclable à mon arrivée, ce qui me permet de traverser la frontière et d'arriver du côté Slovaque. Là, grosse surprise : je découvre que la Slovaquie est dans la zone euro puisque les prix des hôtels sont affichés en euro !

En arrivant, je croise une cycliste (française!) qui arrive de Bratislava et qui cherche également un hôtel. On tombe sur un truc pas terrible mais bon, ça fera l'affaire pour la nuit. Elle est méga chargée (le double de mes affaires). Elle possède tout le nécessaire pour être « autonome » : réchaud, tente, nourriture, etc. Elle rejoint des amis en Croatie pour ensuite partir au Népal.

Moi j'ai faim alors je vais en ville. Tout est fermé dans cette petite ville. Il reste juste un espèce de fast-food ouvert dans lequel la serveuse se contente de mettre de la nourriture congelée dans un micro-onde … Comme on est pas 50.000 dans sa boutique, je sympathise avec elle ainsi que son pote Attila. Discussions à base de l'application google translate sur le téléphone de Thundë (c'est le prénom de la serveuse et, oui, c'est un prénom et oui, c'est un prénom féminin). En tous cas, être bilingue Hongrois, finalement, c'est pas si utile avec les étrangers …

Voilà, on rigole, on rigole mais demain il faut reprendre la route. Après une palačinka au nutella puis une seconde à la fraise en guise de dessert, direction l'hôtel et dodo !

Qui pisse au vent se rince les dents

17 avril 2012 Je me lève péniblement le matin, j'ai accumulé un peu de fatigue.

Je profite de ma rencontre avec la cycliste française la veille pour échanger une partie de mes Forint hongrois et de mes Dinars serbes. Je la sens un peu méfiante et soupçonne un poil d'avarisme (mes restes doivent environ 20 €, à plus ou moins u1 € près). Je lui donne également une carte routière de Serbie qui ne me sera dorénavant d'aucun usage.

Après le petit déjeuner, au moment de rendre la clef de la chambre, le tenancier de l'hôtel vient me demander 1 € pour… le café servi avec le petit déjeuner (qui se résume à une omelette un peu légère, du pain … et il a fallu que je demande la confiture sinon j'aurai rien eu). J'ai un peu l'impression de me faire pigeonner.

Enfin bref, je sors de la ville et … y'a du vent! Et il fait froid.

Le vent est tellement fort que je fais 30 km en environ trois heures ! Je ne serai jamais à Bratislava ce soir à ce rythme ! En outre, je ne trouve pas la piste cyclable. Je décide donc de suivre la route départementale (qui est plus courte d'environ 35 km puisqu'elle mène directement à Bratislava sans longer le Danube).

Je m'arrête à Veľký Meder pour déjeuner. Repas du midi dans un restaurant où je prends la formule du jour (à 5 € s'il vous plaît !). Là m'est servie une soupe aux choux ainsi qu'un truc à base de pain, de sauce un peu épicée et de porc. Autant vous dire que ça cale bien.

Pendant le repas, le temps se couvre. Je me dis que finalement, je ferai mieux de prendre le train.

Je cherche la gare. Personne ne sait où elle est… bref, je me paume dans le bled (et je rentre par erreur dans une école!).

En tâtonnant dans la ville, je trouve la gare routière. Derrière se cache le « quartier gypsi » (qui correspond à un pâté de maison). J'aperçois quelques lignes électriques derrière. La gare de chemin de fer est là !

Un homme en gilet orange me montre les horaires de trains. J'en ai pour une heure d'attente. Il me dit que je peux aller dans le café à côté pour attendre. Je suis son conseil. En rentrant dans le café, c'est comment dire… un peu la rencontre du troisième type. Cinq grandes tables. Un homme sur ma droite joue à une machine à jeux. La table du fond est vide. Un énooorme bonhomme avec trois verres devant lui est au milieu. Sur ma droite les tables sont vides. La serveuse me demande ce que je veux, je prends un café et, Andreï, l'homme du milieu, m'invite à le rejoindre à sa table. J'acquiesce et m'installe en face de lui.

J'ai aucune idée de ce qu'il boit, mais compte tenu des quantités, ça doit être assez fort. Deux verres couleur jaunes/orange ainsi qu'un verre marron foncé sont alignés devant lui. Il m'explique qu'il est déjà allé en France deux fois, il y'a longtemps. Pour le reste de la discussion, c'est un peu compliqué à expliquer. L'homme, au demeurant fort sympathique, ne devait pas être à sa première tournée.

Et tout cela, c'est sans compter sur ses camarades : les Veľký'z Boy's n'étaient pas encore au complet !!

Un nouveau laron entre dans la place. C'est un homme bossu. Il porte un gilet jaune et tiens du bois dans ses mains pour le poêle situé au milieu de la pièce. Il ressemble un peu à Gaston dans le sktech des inconnus « les sous-sous dans la popoche » (un peu plus blanc et quelques dents en moins).

En tous cas il ne perds pas le nord puisqu'il s'assoit, prends une bière ainsi qu'un petit verre à côté (il doit probablement s'agir d'une vodka puisqu'il boira le breuvage un peu plus tard cul sec).

Ensuite arrive encore une autre personne qui s'assoit à la gauche de la salle (devant moi). L'équipe ne serait pas au complet sans le dernier personnage de la bande qui lance en espaçant chaque syllabe un « jó napot kívánok barátok » (« bonjour les amis! »). C'est à ce moment là que je comprends qu'ils parlent tous hongrois depuis le début.

Quoi qu'il en soit, les deux derniers protagonistes arrivés n'ont rien à dire. Ils jouent « à la maison ». La serveuse leur apporte directement et sans broncher une pinte de bière accompagnée d'un verre de vodka.

Vous me direz que vu les tarifs pratiqués pourquoi se priver ? (la pinte doit même pas franchir 1 €, idem pour la vodka),

Peu après mon camarade de table se décide à partir, il me serre la pogne de façon assez virile, me souhaite bon voyage, etc.

L'homme au gilet jaune, confortablement installé au fond de la salle, lâche un rot, puis s'endort paisiblement.

Tous ces événements m'ont donné un peu faim. Je me décide à prendre des petits gâteaux (là encore, les tarifs défient toute concurrence !) avant de partir puisque mon train est annoncé dans quelques minutes. Au moment de payer, je comprends que le café m'a été offert par mon copain de table, ce que je trouve vraiment sympa :)

Pendant ce temps, le gus du fond qui joue à la machine à jeux n'a pas bougé depuis le début : il est littéralement skotché à sa machine. La serveuse change tout de même son cendrier… pour jeter les cendres dans le poêle à bois !

Ensuite je prends le train. C'est assez rare mais le personnel de bord ne m'ennuie pas avec la présence du vélo et il n'est pas nécessaire de faire une réservation.

J'arrive à Bratislava. J'ai beaucoup de mal à trouver un hostel (j'avais une liste), les rues sont super mal indiquées … Après plus d'une heure à tourner en rond, je commence sérieusement à perdre patience… J'ose pas demander ma route de peur d'envoyer bouler la personne qui serait susceptible de m'aider. Après avoir recopié le plan derrière une pancarte publicitaire, je me rends compte que je vais dans le mauvaise sens… je retourne à la pancarte, je recopie mieux … c'est bon… je me reperds et …. je vais dans la bonne rue… et … rien. RAAAAHAHAHHAHAHAH !!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Respiration, expiration. Je pense au cours de gestion du stress à l'école des avocats …. On se calme …

Je retourne sur mes pas sur la rue principal. Il y a un panneau qui indique un hostel. Ça y est, j'ai trouvé !!!!!!!! Enfin !!!!! L'entrée était juste de l'autre côté de la rue …

L'hostel est énorme (c'est un bâtiment entier sur quatre étages). C'est une vraie usine. C'est pas très humain, ni idéal pour rencontrer du monde. Mais j'ai besoin de m'isoler et de me reposer un peu, ce qui n'est pas plus mal.

Je partage ma chambre d'une dizaine de lits avec une russe d'une quarantaine d'année très sympa mais qui a l'air sérieusement allumée (et, à mon avis, notoirement alcoolique). Elle m'explique notamment qu'elle ne comprends pas qu'on ne puisse pas marcher le long des autoroutes comme en Russie. Ouais, c'est vrai, les autoroutes en Europe c'est vraiment n'importe quoi ! Camarades piétons, ré-approprions-nous les autoroutes ! :) Sinon elle aime le Portugal, l'Espagne et la France (et … Paris !!!). Et le vin et la bière.

En tous cas, il est 23 h et tout est fermé dans Brastislava, à l'exception d'une discothèque au bout de la rue située sous un centre commerciale dont on entend les boum-boum (ça doit être sympa pour les proches voisins). Mais ça ne permet pas d'occulter le principal : j'ai faim.

Je profite de ma visite nocturne rapide de la ville pour prendre un sandwich dans un boui-boui resté ouvert. Je me décide à rentrer à l'hostel puis j'entends au loin des françaises se plaindre que « tout est fermé, non mais c'est quoi cette ville pourrie ». Ça me fait rigoler. Je rentre me piauter.

Kouroukoukou stoch stoch

18 avril 2012 Me voilà donc à Bratislava, pour une journée de glande (enfin pardon, de visite de la ville). J’ai besoin de m’isoler un peu et j’en profite pour répondre à de nombreux courriers électroniques en retard ainsi que réaliser quelques démarches administratives.

Bon, que dire de Bratislava ? C’est assez peu organisé, je comprends pas grand chose au fonctionnement de cette ville. Le centre historique est assez joli. Mais il est petit … Mon dernier passage dans cette ville remonte à 2003, il y a eu pas mal de changement depuis. De nouveaux bâtiments ont été construits. Dans l’ensemble, c’est pas trop laid.

Au cours de ma visite de la ville, je suis tombé, tout comme la vieille, sur une google car. Je vais donc peut-être apparaître dans les rues slovaques lors de la prochaine mise à jour …

Sinon un peu plus tard, lorsque je regardais mon plan assis sur un banc, je suis tombé sur une manifestation de « objatie zdarma » (également appelés « free hugs » ou encore « accolades libres »). J’avais jamais fait cela et du coup cela m’amusait d’y participer. C’était assez amusant et très étrange en même temps, j’étais un peu dans les vap’ après.

De retour à l’hostel, j’ai eu de nouveaux compagnons de chambre. Trois espagnols, qui ne parlent rien d’autre qu’espagnol, évidemment. Ils étaient très sympas et ne croyaient pas que mon voyage était possible.

La russe est revenue ensuite. À cette occasion, j’ai appris qu’elle était prof de philosophie jusqu’à la fin du régime socialiste. Depuis elle cumul divers boulots. Elle semble un peu nostalgique d’une époque où il y avait du travail pour tous, aucune mendicité, aucune question à se poser. Elle comprends pas l’idéologie libérale, ni comment il est possible qu’une seule personne détienne des matières première, prenant l’exemple du gaz.

Le soir venu je pars à la recherche de palačinke mais c’est fermé… tant pis. J’en profite pour me coucher tôt. La vie nocturne de Brastilava, c’est pas trop ça …

Totalement VIP !

19 avril 2012 Après un café en compagnie d’une autochone, je prends la direction d’Einsenstadt en Autriche. Sur la carte, c’est à environ 60/70 km.

La sortie de Bratislava me semble un peu compliquée. Il faut que je prenne un pont (le « Starý most », non, ça n'est pas le pont Chuck Norris, celui-ci n'étant encore qu'à l'état de projet :) ) pour ensuite longer le Danube à travers un grand parc. Ensuite il faut que je quitte l’EV6 pour prendre la direction d’Eseinstadt !

Après moult hésitations, je me décide à suivre l’EV6 jusqu’à la frontière. Je croise d’ailleurs l’EV13 (qui traverse l’Europe du Nord au Sud, de la Grèce à la Laponie).

Passé la frontière, je tombe sur un panneau qui m’indique qu’à gauche est la direction de la ville que je veux rejoindre… sauf que c’est un chemin en terre, qui traverse des champs. Allez, je tente le coup, on verra bien au pire je ferai demi tour. Bingo, non seulement c’était le bon chemin mais en plus c’était un raccourci !

Ensuite, que dire ? Après quelques kilomètres j’ai été accueilli par un énorme champ d’éoliennes. Pour faire taire les mauvaises langues : non, ça ne fait pas un énorme bruit (ça n’est pas totalement silencieux mais le bruit est vraiment très léger).

Ensuite, et bien l’Autriche c’est une piste cyclable géante. TOUT est indiqué pour aller à mon chemin, via des pistes cyclables s’il vous plaît! Même l’hôtel que je devais rejoindre est indiqué! c’est dire!

J’arrive ensuite à Eisenstadt en fin d’après-midi où j’ai été très bien accueilli :) C’était probablement le « moment VIP » du voyage puisque je suis tombé dans une formation / voyage d’affaires qu'organisait une amie.

Heureusement, j’avais pris une chemise avec moi au cas où :)

Ploc ploc ploc ...

20 avril 2012 En début d’après-midi je quitte Eisenstadt et ses cotillons pour rejoindre Vienne pour y passer le week-end. Le soleil radieux, il fait beau, il fait chaud. Je mets de la crème solaire.

Je passe à l’office de tourisme prendre une carte d’Autriche, on sait jamais…

La route semble assez courte (environ 50/60 km). Je devrais donc être à Vienne en fin d’après-midi.

Tout se passe bien jusqu’à mon arrivée proche à Vienne (environ 10 km) où là, une méga averse m’attends ! Orages, vent et grosse pluie sont au rendez-vous !

L'orage n'est pas loin. Pendant quelques secondes, j'avoue avoir un peu peur de me prendre un coup d'éclair … ça serait vraiment pas de chance quand même :))

Quoi qu'il en soit, je m’abrite sous un pont et je sors mon équipement pour la pluie… Mes cartes prennent l’eau et sont vite trempées.

Je me perds dans Vienne. Je demande mon chemin une première fois à un indien. Je lui indique l’adresse de mon hôte. Il sort son téléphone. C’est à perpette… Je lui indique le nom d’une rue où ensuite c’est tout droit. C’est un peu moins loin. Cool !

Je continue donc mon chemin. Je demande à nouveau la rue où je dois tourner… et là on m’envoie dans la mauvaise direction …

J’arrive avec plus d’une heure et demie de retard! :( Enfin ça n'est pas très grave, tout se passe bien et j'ai un appartement pour moi tout seul, avec en plus de quoi manger dans le frigo. C'est trop cool, youhou :)

J'en profite pour passer mes vêtements à la machine. Une lessive devenait un peu urgente… Demain, on visite Vienne !

Visite de Vienne

21 avril 2012 Le temps est superbe, alors on fait une ballade à vélo dans Vienne. C'est une superbe ville, très bien organisée. Parmi la visite, on passe notamment par la Hundertwasserhaus ainsi que Schonbrunn.

J'en profite également pour passer au « lost & found » de la gare de Vienne (souvenez-vous, j'ai perdu mon balladeur à l'aller). Ils me donnent une adresse de courrier électronique à contacter. On verra bien …

J'achète également quelques accessoires pour le vélo, qui a besoin de quelques petites réparations légères.

C'est reparti mon kiki

22 avril 2012 Je suis accompagné à vélo par mon hôte jusqu'à Tulln, à environ 30 km de Vienne (c'est sa ville d'habitation actuel, c'est pour cela que j'avais un appartement pour moi tout seul à Vienne :) ). Au départ, on prépare des sandwichs pour la route.

On part un peu tard. Le ciel s'assombrit et… la pluie arrive … jusqu'à Tulln …

À Tulln on mange un morceau. La pluie cesse. Je continue ma route tout seul. À la sortie de Tulln, je me trompe de route et je prends un cul de sac (sur un peu moins d'une dizaine de kilomètres). Le chemin de halage s'arrête devant une usine. Je suis bloqué et doit faire demi-tour …

La route est tellement bien indiquée que j'avais pas compris la signalisation à la sortie de Tulln. La piste cyclable est en travaux sur une dizaine de mètres et il fallait passer sous un pont pour traverser le rond-point (ici, tout est fait pour éviter de se mêler au trafic routier!)

Tout cela me fait perdre une bonne heure. Entre le départ de Vienne qui a été un peu tardif, la pluie, et mes erreurs de trajets, je ne serai jamais à Melk ce soir…

Quoi qu'il en soit, je continue la route. La pluie a cessé et je longe en grande partie le Danube via les chemins de halage. Le paysage est superbe.

Il y a également beaucoup d'animaux sur la route (lièvres, divers oiseaux, des canards, etc). Mentions spéciale aussi aux escargots, qui sont de sortie compte tenu du temps. Je fais attention de les éviter …

Peu avant Krems, le soleil se couche. C'est magnifique.

Je pense aussi aux élections et je me dis que quelqu'un pensera peut-être à m'envoyer les résultats. Non, rien.

J'arrive dans Krems, la nuit est tombée alors je me mets à la recherche d'un lieu pour dormir.

Je capte un réseau wifi ouvert et je trouve le nom d'une auberge (la seule dans Krems). J'y vais. C'est fermé : il faut réserver avant 20h !!!!! Finalement je me rabats sur un hôtel que des passants m'indiquent. C'est un peu cher mais j'ai tout le confort et le petit déjeuner est inclus (opération vidage de buffet demain!). Je capte la télé française, je découvre les résultats électoraux. Ah les gens nés quelque part… Tout cela n'est pas très glorieux.

Allez, on continue !

23 avril 2012 Je fais quelques légères réparations sur mon vélo avant de partir, et profite de faire un gros nettoyage là où la boue s'est tapée l'incrust'. Je pars en milieu de matinée.

Tout comme hier, la route est superbe et, à quelques exceptions près, en excellent état. Autant dire que « je trace » !

Je m'arrête vers Melk en tout début d'après-midi pour déjeuner. Je vérifie la carte, j'espère arriver à Linz ce soir.

Je continue ensuite ma route. Rien de spécial à signaler. Je m'arrête dans un village pour faire quelques courses et me fait un goûté.

En fin d'après-midi, la situation devient plus embêtante. Le temps se couvre, il se met subitement à faire assez froid et je découvre que la route pour Linz est beaucoup plus longue que prévue. J'en suis à un peu moins de 90 km parcouru dans la journée et il me reste encore plus de 60 km pour Linz. La nuit va tomber dans environ 2h, l'effort devient trop important. C'est donc au moins 40 km de trop pour aujourd'hui et… il faut que je sois arrivé avant 21h dans une auberge que j'avais repéré (après c'est fermé!).

Je m'arrête dans un village. Par chance il y a une gare et la ligne est le terminus pour Linz. J'attends donc le train pendant une bonne demie-heure.

Une fois monté dans le train, je reçois un sms pour un Couchsurfing à Linz. Trop cool :)

Sur place je suis donc accueilli. Encore une fois tout se passe bien, je découvre encore une nouvelle ville (ainsi que les Bosna et la Sachertorte, on ne se refait pas :) ). C'est super chouette. :)

Des nouvelles de mon parapluie

Je me lève de bonne heure de Linz. Aujourd’hui, direction Passau.

Je quitte la ville en fin de matinée. Le trajet n’est pas très long (environ 80 km).

Tout se passe bien jusque vers 15h. Là, le temps se couvre mais il ne pleut pas.

Je continue mon chemin en suivant les panneaux. À un moment, je continue tout droit. Le paysage est superbe, tout se passe bien. C'est amusant car après un village, tout le long du Danube est constitué par des tous petits terrains de quelques mètres de larges (après c’est une grande colline). Je continue sur une demi-douzaine de kilomètres au cours duquel je croise notamment un barrage. À la fin du chemin, la piste cyclable s’arrête pour devenir un … chemin de randonnée !!! Il existe deux chemins : un qui monte (probablement vers le château tout en haut de la colline) et un autre qui longe le Danube. Je vérifie ce dernier, afin de vérifier qu’il c’est pas juste un petit chemin de quelques mètres. Ça monte, ça descend, c’est étroit, ça à l'air assez long. En tous cas, c’est impossible à prendre avec un vélo, même à la main. Je retourne à mon vélo, qui est tombé à cause du vent qui vient de se lever. Je pousse un cri et… rien.

Je me décide à faire demi-tour. Je recroise le barrage et … il y a un escalier. Chic, je vais pouvoir traverser. Ah non, il y a une grille qui empêche l’accès. Voilà, je suis bon pour me farcir tout le tour pour aller de l’autre côté de la rive quelques dizaines de mètres en face …

Le crachin commence à arriver puis… la pluie. Je me réfugie dans une toute petite station service. C'est un peu Ciao Pantin: le pompiste est pas ce qu’il y a de plus amusant… J'enfile mes vêtements de pluie et je continue mon chemin.

Il est presque 17h, j’ai pris pas mal de retard. Je continue mon chemin, c’est vraiment superbe, et très bien aménagé.

Je passe par tout un tas de village au bord du Danube, plus touristiques les uns que les autres.

Je suis à environ 20 km du Danube lorsque le soleil commence à tomber. La piste cyclable est isolée de la route donc ça n’est pas trop gênant de continuer la nuit tombante. Et il n’y a pas de chien ni autre (j'ai juste un peu peur des loups et des ours mais sinon ça va :)) ).

J'arrive à 21h passées à Passau. Je perds pas mal de temps pour me repérer. Je trouve la gare et là, un policier m’indique le chemin de l'hostel que j’avais repéré. C’est de l’autre côté de la ville, en hauteur. Et là, y’a deux chemins. Le premier est long (environ 3km) mais monte lentement, le second est court (un peu moins de 100m) mais la pente est abrupte. Dans les deux cas, il est nécessaire de prendre le vélo à la main. Je tente le premier chemin et j'abandonne en cours de route, c’est trop long. Je tente le second, et là, le moindre que l’on puisse dire c’est que j’en bave!! J'arrive devant l'hostel dont l'accueil est … fermé!! Comme à Krems, il faut arriver de bonne heure… c'est un peu pénible … je suis vraiment dégoûté. Là, comme par magie quelqu’un sort de l'hostel, c’est un prof qui accompagne sa classe. Il m'indique le nom d’un autre hostel et me donne un plan de la ville. Impossible de trouver l'hostel en question… J'interroge les hôteliers du coin qui sont tous plus chers les uns que les autres (parfois plus de 100 € la nuit! je veux juste un matelat et une douche, alors faut pas pousser…). Il ne sera pas possible de continuer à ce prix là encore pendant plusieurs semaines ! :)

Je me réfugie dans un restaurant. Les serveurs sont super sympas, ils prennent l'annuaire et téléphonent un peu partout. L'hostel que m'avait indiqué le prof existe bien mais il ne sera ouvert qu’à partir de la fin de la semaine. Ils me trouvent une chambre dans un hôtel un peu excentré (mais pas très loin non plus). Super ! C'est un peu au plafond de mon budget mais le petit déjeuner est inclus (opération buffet en vue demain matin… :) ). Je file dans l'hôtel en question et je me couche directement, exténué, après une longue journée.

La ville de Passau à l'air très très belle, je me décide à trouver un lieu un peu moins cher demain et à y rester une journée pour visiter un peu.

PS : le titre de ce billet est un emprunt (mais le site ne semble plus exister, je ne peux pas faire de lien! bouhh)

Visite de Passau

25 mars 2012 Levé dans la matinée, j’hésite à me rendre à Platting. Il est un peu tard et j’ai un peu peur que la même histoire ne m’arrive le soir venu.

Je change de lieu d’hébergement. L’auberge de jeunesse n’ouvre qu’à 17h et surtout j’ai la flemme de remonter tout en haut. Je trouve une pension juste à côté de la gare (l’entrée est sur les quais). C’est pas exceptionnel mais ça fera l’affaire pour une nuit (et demain je prends le train pour Ulm, donc ça me permet d’optimiser mon sommeil).

Je visite de la ville, et de ses bas-fonds. La promenade où se mêllent l'Inn, le Danube et l'Ilz est super chouette (je comprends mieux le prix de la veille pratiqué par des hotels qui semblent assez luxeux).

Ah sinon, sans m'en rendre compte, la traversée de l'Inn m'a projeté en Allemagne.

Quatre mollets valent mieux que deux

26 mars 2012 Je prends le train entre Passau et Ulm pour retrouver Morgan, qui me supportera jusqu’à Nevers.

Je traverse la Bavière pénard (enfin, 5 heures de train, trois changements et une currywurst à Munich quand même).

Comme prévu il y a maintenant deux mois on se retrouve en début d’après-midi, jeudi 26 avril 2012, devant la cathédrale d’Ulm.

À propos de cette dernière, pour l'anecdote:

  • il est impossible de la faire tenir dans une seule photo, compte tenu de sa hauteur ;
  • sa flèche est la plus haute du monde (161 mètres).

Ces détails ne nourrissent pas son homme et je crève la dalle. Pendant que Morgan explore les librairies locales, je profite d’une implantation d’une chaîne de restauration rapide spécialisée dans le poisson pour dévorer une salade au poisson à côté d’un médecin originaire d’Ulm qui exerce dorénavant en région parisienne.

La suite de l'aventure se poursuit donc à quatre mollets, et l’écriture du blog à quatre mains :)

-Morgan : Le temps de remplir le réservoir d’Arnaud, il est déja 16h. Nous filons donc tels deux cow boys solitaires, le long du Danube, jusqu’au coucher du soleil, à Rottenacker. Je suis surpris de pouvoir suivre cet homme surentraîné à vélo. Par chance, j’ai 10 kilos de bagages en moins que lui, 10 kilos de plus qu’il maudit dans chaque montée.

Aujourd’hui, petite entame en matière: l’ étape ne fait que 40 km. Sur la route, nous dépassons à trois reprises un groupe de petits vieux locaux, armés pour partie, de vélo à assistance électrique et… connaissant bien les raccourcis. La première fois, ils nous laissent poliment passer. La deuxième fois, ils nous reconnaissent et se demandent « ils nous ont pas déjà doublé ceux-là ? » La troisième fois, ils nous demandent d’où on vient. Ils ignoraient que l’ev6 fait des détours.

-Arnaud: En même temps que le climat se réchauffe, Morgan a apporté avec lui un objet qui va modifier mon quotidien: une tente!

Notre plan nous indique l’emplacement d’un camping auprès d’un lac. Il s'avère qu’il s’agit d’une sorte de « campement libre » auprès du panneau qui indique l’emplacement et… après d’une carrière de gravier (c’est un détail le soir à 20h, mais l’histoire retiendra que l'usine se met en route tambour battant le matin à 8h …)

Dans le village d'à côté, nous nous restaurons auprès d’un aubergiste qui organise une soirée qui tombe à pic pour les gloutons que nous sommes: un buffet à volonté de schnitzel (il s'agit de viande panée, recette locale traditionnelle).

Y'a eu comme qui dirait du carnage.

Ne m'appelez plus jamaiiiiis Fraaaaaaaaannnce (la France, elle m'a laissé tomber)

27 mars 2012 Réveillés par l'usine de cailloux qui s’est mis en marche depuis une heure, il pleut… dans la tente. Malgré le ciel bleu, la présence de tous les bagages (enfin pas les vélos quand même) a entraîné une absence d’espace dans la tente : la condensation bat son plein.

Vers 10 heures, une fois la tente sèche, nous sommes prêts à partir. Le vélo de Morgan montre un signe de faiblesse au bout de 100 mètres: le pneu à plat, sans doute à cause du chemin parsemé de graviers. Le pneu se dégonfle au bout de 10 kilomètres. Le temps de comprendre la panne, Morgan aura regonflé trois fois le pneu, histoire d’avancer. À la troisième fois, le diagnostic est clair : il s’agit d'une crevaison lente. Démontage de roue, posage de rustine… une heure plus tard, on repart et… ça recommence. La rustine n’a probablement pas eu le temps de sécher. Le pneu semble un peu usé alors on ne s’embête pas, on part chez le prochain réparateur de vélo, à Riedlingen, pour un nouveau pneu et une nouvelle chambre à air. Ensuite, on casse la croûte pour reprendre des forces, et on repart!

Tout se passe bien jusqu’à notre arrivée à Sigmaringen.

Quand on arrive à Sigmaringen, on voit une seule chose: son château. L’histoire a retenu qu'il s‘agit également de l'ancienne capitale de « l’État Français » puisque le « gouvernement de Vichy » y a été logé de force par l'allemagne nazie lors de la Libération de la France.

Après quelques photos, on s’arrête à un camping et là: c’est lui. Oui, c’est… LE BLOND ! (si si, le blond des sketchs de Gad Elmaleh). Athlétique, mince, visage carré, hyper-organisé, il est là, avec ses quatre mini-sacs qui contiennent notamment :

  • un réchaud et tous les ustensiles de cuisine ;
  • une tente trois places pour lui tout seul ;
  • des vêtements (propres) pour plusieurs jours ;
  • un GPS (qui fonctionne, lui…).

Le jour même, après le travail, il a traversé la région. Parti vers 15h après le travail en train de Stuttgart, il arrive à Reutligen pour rejoindre avec son vélo Sigmaringen (à 80 km) en trois heures, tranquille (car le blond ne transpire pas), trouvant même le trajet un peu trop plat à son goût.

Au moment du repas, nous arrivons au restaurant/brasserie nous comprenons quelques traits culturels de la restauration allemande. À 21 h, nous sommes de loin les derniers à commander. La nourriture est vraiment pas chère et en quantité suffisante pour qu'Arnaud ne demande qu’un dessert en supplément.

Le jour le plus chaud

28 mars 2012 Lorsque nous nous réveillons à 9h, le blond est prêt à partir, nous assurant pourtant la veille qu’il se réveillerait « lorsque j’aurai assez dormi ». En fait, on avait oublié que grasse matinée correspond à un réveil aux environs de 7-8 h.

Avec subtilité, le blond a compris que la condensation avait encore frappé dans la tente en nous voyant sortir: « are you wet ? »

Je commence à sentir les effets du vélo, en sentant mes cuisses brûler, mais aujourd’ hui c’est la grande étape: 100 km… en plein cagnard (34° en plein soleil, près de 30° à l’ombre d’après la météo). Désormais les bouteilles d’eau et la crème solaire sont de sortie.

Partis en fin de matinée, nous quittons le Danube et prenons un « raccourci » grâce à une autre piste cyclable afin de rejoindre plus rapidement le lac de Constance. La route passe par la forêt, qui est en partie ombragée et heureusement pour nous, le vent de face nous empêche de penser à la chaleur: déja on n’avance pas, surtout dans les quelques côtes du trajet. Mais comme dit le sage: après une grosse côte, il y a une grosse descente…. dans laquelle les 10 kilos de bagages supplémentaires d’Arnaud font la différence.

Arrivés au bord du lac, la masse d’eau froide (l'eau vient des glaciers) nous fait abandonner la moindre idée de baignade. Et puis on a pour objectif d’arriver à Schaffhouse (Schaffhousen pour les lecteurs germanophones), alors qu'en principe notre carte s’arrête « pas loin » avant la ville. On demande notre route plusieurs fois aux autochtones: un adolescent qui nous a parlé en français, des douaniers suisses qui regardent les voitures passer. Tous nous assurent que malgré la nuit qui arrive, nous sommes « un peu loin », sans savoir précisément quelle est la distance. On hésite à s’arrêter dans un village en fête. Il est 20h et notre arrivée serait peut être un peu tardive…

Après une énorme côte en lacets où 10 kilos de bagages semblent devenir 30, on descend sur un village suisse, dans lequel on est prêt à dormir quelque soit le prix. Malheureusement, les trois hôtels du village affichent complet, en raison du pont du 1er mai (ce qui permet de comprendre aussi pourquoi tous nos contacts de Couchsurfer sont absents ce week end).

À force d’être un peu loin mais d’avancer, on n’est finalement vraiment pas loin. Armé de son répulsif à chien qui fait également de lampe torche, Arnaud ouvre les derniers kilomètres dans le crépuscule suisse.

Après avoir appelé différents hôtels (dont la fameuse auberge de jeunesse sur laquelle nous fondions tant d’espoir mais qui ferme à …17 heures!), nous tombons sur des chambres à 250 francs suisses la nuit (environ 200 euros) : « Euh… on va réfléchir ». Finalement, on trouve un hostel bien meilleur marché derrière la gare.

On est trop fatigué pour profiter de la folle nuit schaffousienne et de son enterrement de vie de garçon: le malheureux est déguisé en bavaroise pendant que ses compagnons draguent les jeunes filles qui passent.

Demain grande étape, il faut qu’on se lève tôt.

Enfin un vrai lit! On s’endort vingt secondes après y être entrés.

On est enfin arrivés à l'heure

29 mars 2012 Le réveil sonne à 8h ;
Le réveil sonne à 8h15, Morgan ouvre un oeil ;
Le réveil sonne à 8h30, Morgan ferme les deux yeux ;
À 8 h 45 on s’extrait de nos lits.
Parce qu’il y a un petit déjeuner d’offert.

On suit désormais la vallée encaissée du Rhin, aux eaux vertes émeraudes et au paysage bucolique (forêts, champs de colza en fleur, petits villages de chalets). Le Rhin marque ici la frontière entre l'Allemagne et la Suisse. On passe ainsi moult fois d'un pays à l'autre pour éviter des côtes selon la rive la plus plate et ainsi limiter l'effort.

Le paysage est mignon. C'est un peu cul-cul mais ne vous inquiétez pas, j'ai pris des photos histoire de vous envoyer du rêve.

Le paysage est très changeant. Par certains traits, il est très traditionnel: chalets en bois, forte présence de l’agriculture avec régulièrement des paysans qui travaillent la terre, multiples Gasthof (auberges). D’un autre côté, on voit des entrepôts flambants neufs, des dizaines de hangars ou de maisons recouvertes de panneaux photo-voltaïques (surtout côté allemand), des carrières de graviers et des tas de graviers que l’on dépasse, et qui recouvrent le sentier (on s’y enfonce comme dans du sable).

On n'a presque plus d’eau, plus de nourriture (c’est dimanche) et les glaces coûtent 9 euros (memento: à Bratislava, elle doit coûter au moins trois fois moins cher). Il est temps de quitter la Suisse et demander l’asile alimentaire en Allemagne.

Après hésitation, on trouve refuge dans un restaurant à Waldshut, au bord du Rhin. En rentrant, on découvre qu'il fait également auberge (mais on arrive 30 secondes après une armada de cyclistes blonds, le blond arrive toujours à l'heure), camping, et … machine à laver (il était temps).

On a beau arriver à 17 h 30, on voit les portions de frites, de Schnitzel et autres aller et venir. On hésitait à repartir mais on se rend compte qu’en réalité on est pour une fois à l'heure pour le dîner.

Finalement, notre étape du jour s’arrête là.

Ensuite, au cours de notre balade digestive bien méritée, nous nous rendons compte de la présence d'une fumée blanche par dessus la colline. Cette dernière attire notre attention. On continue un peu notre chemin et nous comprenons qu'il s'agit de la centrale nucléaire de Leibstadt, située en Suisse, de l'autre côté du fleuve, à quelques kilomètres de notre tente.

C'est elle qui crache à plein réacteur ses vapeurs d'eau (et autres particules).

Bonne nuit :-)

On est enfin partis à l'heure

30 mars 2012 Levé de bonne heure, Morgan part chercher du ravitaillement pendant qu’Arnaud dort encore.

Petit déjeuner copieux et vers 10 h, objectif Bâle !

Après la centrale nucléaire, la route est toujours aussi bucolique.

Pour la première fois depuis les petits vieux à vélos électriques, nous croisons plusieurs fois les mêmes personnes lors de nos arrêts. Sur la route, nous avons notamment croisés une famille, habillée en bleu. À noter que pendant que nous buvions un café, à Laufenburg, ils nous ont rattrapé mais ils se sont plantés de route. Ils sont revenus sur leur pas, juste au moment où nous partions. Grâce à eux, nous avons évité de perdre 30 minutes, tout en nous reposant.

Le reste du parcours est enfin plat. On trace le long des méandres.

On arrive à Bad Säckingen. On visite la ville et son église, c’est sympa. On mettra les photos en ligne un jour … si vous êtes sages :)

À Rheinfelden, on traverse un pont entièrement recouvert de bois (à la manière d’un tunnel), en slalomant entre les piétons et les mendiants.

Tout en continuant nos allers-retours entre la Suisse et l’Allemagne, la route continue tranquillement jusqu’à Bâle (Basel).

Arrivés à Bâle vers 17 h, nous cherchons l’auberge de jeunesse indiquée sur le plan qui … n’existe pas. Un vieux sage à barbe blanche nous indique l’adresse d’une autre auberge, située le long du Rhin. Et celle-là existe bel et bien.

Pour une fois nous arrivons dans les heures d’ouvertures, c’est à dire avant 18h. Le bâtiment est probablement un ancien bâtiment religieux, entièrement réaménagé dans un style résolument fonctionnel et moderne. Béton apparent, escaliers en fer forgé, murs en briques repeintes en blanc. C’est esthétique mais c’est un peu froid.

Malgré les recommandations, pour ne pas dire l’insistance du réceptionniste, nous déclinons poliment le repas proposé par l’auberge et prenons un repas (chinois) en ville. Puis dodo dans un vrai lit !

Trop de la Bâle

1er mai 2012 Le service du petit déjeuner de l'auberge se terminant à 9h30, nous nous levons de bonne heure afin d’en profiter. À l’entrée du self, l’image subtilement barrée du personnage Garfield s’en mettant plein la panse nous rappelle qu’il faut manger avec modération.

On profite de notre présence à Bâle, qui semble être une grande ville culturelle, pour visiter le musée d’art contemporain, situé juste au coin de la rue. On en a pris plein les yeux.

Ensuite, on lève l'ancre, direction Mulhouse, vers 13h, sans trop savoir ni où, ni quand nous allons arrivés.

On traverse la frontière française.

Le premier bâtiment après la frontière est … un bar avec tout ce qu’il faut : pmu, française des jeux, réclame Kronenbourg ;
Le premier cycliste que l'on croise … fume une clope à un feu rouge ;
Et les panneaux de l’ev6 … disparaissent soudainement.

On est bien en France. Ouf, rien n'a changé.

Après avoir traversé la forêt du Hartz, on longe le Rhin jusqu’à Mulhouse.

Mulhouse, cité de l’angoisse. Le centre-ville se visite en quelques minutes et nous fait penser à l’unanimité du jury que Brest mérite un prix d’architecture. Il est 17h mais, décemment, on ne peut pas rester ici. Direction Montbéliard… si on l’atteint.

Sur la route, on recherche un hébergement pour la nuit. Le long du canal Rhin-Rhone, la véloroute prend un air de voie rapide pour vélo : c’est plat, goudronné, le vent est parti et il ne pleut pas. On trace! Notre espoir d’arriver le soir à Montbéliard avant la nuit semble finalement raisonnable. Nous aurions réussi à faire deux étapes en une journée.

Devant le vide absolu de connaissance des amis d’Arnaud en Franche-Comté, Morgan appelle son colocataire, Alban, dont les parents habitent à Montbéliard. Immédiatement, il nous propose le gîte chez ces derniers. Ce qui aurait été délicat de refuser.

Nous arrivons donc un peu après 21 h dans une petite ville près de Montbéliard, Mathay, où nous passerons une nuit réparatrice bien méritée.

Et au milieu coule une rivière

2 mai 2012 J’étais en train de parcourir l’Evrest quand soudain le réveil sonna. Nous étions à Mathay, il était 8 h précises. La pluie était tombée toute la nuit et nous n’avons rien entendu.

Fortifiés par un bon petit déjeuner, nous prîmes la route de bon matin, comme il est d’usage. Notre hôte nous offre une saucisse de Montbéliard pour la route.

Nous retrouvâmes notre nouvel ami, le canal du Rhin. Jusqu’à Baume les Dames, il faut être clair : on en bave un peu entre quelques côtes mais surtout le vent qui souffle toute la journée. On a l’impression que l’on n’y arrivera jamais !

Côté paysage, nous ne sommes quand même pas déçus. Après chaque méandre, les collines semblent envelopper la rivière pour lui barrer le chemin mais pourtant, à chaque fois elle poursuit son cours.

À l’heure du goûter, nous arrivons enfin à Baume-les-Dames. Il est temps de déguster notre saucisse.

Et là, miracle:

  • le paysage devient encore plus magnifique ;
  • le vent cesse ;
  • le soleil brille.

En somme, cette saucisse possède-t-elle des pouvoirs magiques ?

Quoi qu’il en soit, nous arrivons à 20h, à Besançon, qui est une magnifique ville enveloppée par les collines.

Grâce à Alban, nous avons de nouveau un lit pour ce soir mais notre hôte ne sera là qu’à partir de 21h30. Nous errons dans les rues, à la recherche de notre repas du soir.

Alors que tout le monde était scotché devant le débat présidentiel, à 21 h 30, le ventre plein et l’usage de parole retrouvé, nous nous sommes également rappelés qu’une de nos amies habite à Besançon. Une fois le coup de fil passé au répertoire universel (Big up to Gaby!), on décide de prendre rendez-vous pour le lendemain.

Une fois arrivés arrivés à notre lieu de rendez-vous, oh surprise, la petite soeur d’Alban nous retrouve et nous ravitaille en bière. Nous passons donc la soirée ensemble ainsi qu’avec Étienne, notre hôte pour la nuit.

L'Autruche peut mourir d'une crise cardiaque en entendant le bruit d'une tondeuse à gazon qui se met en marche

3 mai 2012 Après une bonne nuit, un café pris place de la Révolution, nous visitons la Citadelle qui domine la ville de Besançon.

Ensuite direction Dole.

En sortant de la ville, alors qu’Arnaud fait une photo du panneau « Nantes - 729 km », deux hommes, deux femmes en rouge s’arrêtent. Seraient-ils des voleurs de linge sale ? Que neni, il s’agit de « véloguides », travaillant pour le compte du Conseil Général du Doubs. Leur tâche est d’aider les cyclistes à trouver leur route mais aussi des lieux de restauration ou d’hébergement. Ils nous inondent de cartes et nous confirment la présence de campings, dont un à Dole.

La route est plate, le vent est nul. Nous arrivons donc rapidement et sans aucun problème à Dole : environ 60 km en 3 h. Le blond n’a qu’à bien se tenir !

La nuit commence à arriver et nous plantons notre tente dans un camping indiqué sur la carte.

L'important, c’est la Saône

4 mai 2012 J'ai quitté Morgan à Nevers lundi matin, l'écriture du blog redevient solidaire. Morgan, n’hésite pas à me corriger ou à ajouter d’autres éléments :)

Petit déjeuner au camping puis direction le centre-ville de Dole. Il est impossible de rater la méga star locale : Louis Pasteur !

Maison natale (transformée en musée), rue à son nom, statue à son effigie. En cherchant un peu, on doit pouvoir trouver la tasse à café Louis Pasteur, le dés à coudre Louis Pasteur, le doudou Louis Pasteur, …

On s'arrête prendre un café avant de partir. Sur la terrasse du bistrot, on tombe nez-à-nez avec deux panneaux de l’ev6. L'un indique la direction de Nantes, l'autre de Budapest. C'est amusant car peu avant Besançon, les panneaux le long du Doubs indiquaient également « vers Nantes » et « vers Budapest ». Initialement, j'imagine que l'ev6 devait se limiter à la route Nantes / Budapest. C'est probablement dans un second temps qu'elle a été prolongée jusqu'à Saint-Nazaire d'un côté, et à Constanța de l’autre. Je me mets à imaginer qu'elle pourrait donc parfaitement aller au delà du Danube.

Trève de digression, on continue notre route. La route est excellente mais les interminables méandres de la Saône font que le parcours est assez long. L'absence de signalisation de l’ev6 après un pont à proximité de Pagny-la-ville nous fait longer un canal. Nous arrivons donc par un « raccourci » à Seurre en longeant un canal qui nous fait gagner quelques précieux kilomètres.

Après Seurre, la signalisation de l'ev6 est quasi-inexistante. On décide donc de suivre la route départementale, que l'on pense être plus courte (car en ligne droite). En plus le temps se couvre, donc il est préférable de ne pas perdre trop de temps avant que la pluie n'arrive.

À environ 10 km de Chalon-sur-Saône, la faim et la fatiguent nous convainquent de faire une pause et prendre une collation (qui sera finalement notre dîner). Lors de notre départ, le vent se lève. Ça souffle fortement. C'est usant.

Finalement on arrive à Chalon-sur-Saône, la pluie commence à tomber. On recherche un hébergement pour la nuit. On trouve un hôtel à bas prix. Il était bien caché… Lors de notre arrivée, le réceptionniste joue au videur, excédé par le manque de politesse d'une personne qui venait de réserver une nuit par téléphone. Après douche bien méritée, on comate quelques minutes devant la télévision puis on s'endort quasi-instantanément. Le repos des guerriers prend place.

Jeunes gens, prenez garde aux choses que vous dites

5 mai 2012 Une fois le petit-déjeuner engloutit, on se décide à visiter rapidement Chalon-sur-Saône, qui se classe assez bien dans la catégorie des villes « les années 1970 ont massacré ma ville ».

Avant de partir, sur les quais de la Saône, une plaque à la mémoire de Roger Guechi, 18 ans « lâchement assassiné par les hordes teutonnes » le… 13 août 1944. Heureusement, les relations franco-allemandes ont évolué depuis …

L'absence totale de signalisation rend la sortie de la ville un peu difficile. Marc se rend à l'office du tourisme pour prendre quelques cartes: c’est bon, on a la route!

En partant on fait quelques courses dans une supérette. La gérante nous offre deux petits croissants et se met à discuter avec nous.

On reprends la route le long du canal du centre (qui relie la Saône à la Loire), avec un léger crachin.

À noter qu'il existe un « relai service » à Fragnes avec tout ce qu'il faut pour nettoyer et réparer son vélo. Tout sauf ce dont j'ai besoin, c’est à dire de l’huile pour ma chaîne …

Le parcours de l'ev6 est ensuite un peu compliqué. On passe par des villages, avec de belles montées (et des sacrées descentes). Lorsque la route quitte le canal, juste après Saint-Léger-sur-Dheune, je perds Marc dans un virage et prends une mauvaise direction pour… retourner dans le village d'où l'on était parti. On perd une bonne dizaine de minutes mais je me tape un bonus avec une méga cote. Juste après, la pluie et l'orage pointent leur nez… On s'abrite dans un abri-bus. Nos habits de pluie sont à l'honneur.

Après avoir été coincés une première fois dans l'abribus, nous tentons une sortie pendant une éclaircie avant de nous faire surprendre par l'orage dans la côte suivante. On prend la flotte mais nous contemplons bien forcé le paysage de la vallée sous l'orage. Au loin ce qui ressemble à des fils est la pluie qui tombe, tandis que les éclairs zébrent le ciel entre les nuages au-dessus de nous.

Tout devient bon pour se protéger du mauvais temps. C'est là que l'on touche les limites du services publiques : la désertification rurale laisse parfois comme seul repart une cabine téléphonique. Tel est le cas à Moray : nous nous réfugions dans une cabine téléphonique (au 0385456324, Morgan et Arnaud te répondent le 5 mai 2012 vers 17 h 30).

Au même moment, une femme du village qui passe en voiture s’arrête pour nous proposer de l’aide et nous faire avancer si on a besoin. Elle nous laisse son numéro de téléphone. On décline l'invitation (et le probable chocolat chaud qui nous aurait attendu) et on est agréablement surpris par une telle gentillesse.

Ensuite on continue sous la pluie jusqu'au Creusot pour prendre le train jusqu'à Nevers. Là il ne faut pas se tromper car il existe deux gares (l'une pour le TGV, l'autre pour le trafic régional). Une fois arrivés à la gare, dont les radiateurs sont en furie totale, la fatigue nous gagne. On en profite pour se changer. La chaleur ambiante permet à nos affaire de sécher.

Nous prenons le train afin qu'en tant que grand républicain Morgan puisse revenir à temps pour accomplir avec fierté son devoir républicain.

Après une bonne heure de train, direction Nevers, et plus l'appartement de Morgan pour une bonne nuit de sommeil. Nous voilà arrivés ! Demain, le programme se résume à un repos bien mérité !

Nevers, c'est super !

6 mai 2012 Après 10 jours bien intensifs, aujourd'hui sonne l'heure du repos.

Morgan me fait visiter la ville.

On prend connaissance de notre nouveau Président. Morgan avait prévu de la bière d'origine flamande pour marquer le coup.

I'm a poor lonesome cowboy

7 mai 2012 Je reprends la route seul. Désormais, seule la Loire m'accompagnera jusqu'à la fin de mon trajet. Cela faisait longtemps que je n'avais pas fait de trajet seul. Je flâne dans Nevers avant de repartir.

La route est quasiment pas signalée. Je me perds à plusieurs reprises, notamment dans un chemin de randonnée en terre battue. Mais la route est plate, le temps est superbe.

Je m'étais initialement fixé une étape pour la nuit à La Charité mais j'y arrive assez rapidement. La ville est petite mais jolie. J'en profite pour me ravitailler un peu. Diverses citations ornent les murs des immeubles de la ville. Les auteurs sont très très divers. D'Yves Duteil à Hannah Arendt, il y en a un peu pour tous les goûts.

Il est encore assez tôt (milieu d'après-midi), le temps est au beau fixe et le paysage est vraiment agréable. Je me décide à poursuivre ma route malgré l'absence de signalisation de l’ev6.

À Pouilly-Sur-Loire, ville à mi-distance entre la source et l'embouchure de la Loire, je comprends qu'en réalité, la véloroute ne longe pas vraiment la Loire. Je suis du « mauvais côté » car en réalité le chemin longe la plupart du temps le canal latéral à la Loire. À partir de Sancerre, je retrouve la véloroute et la signalisation redevient quasi-parfaite.

Le soleil commence à tomber lorsque j'arrive à Cosne-Cours-sur-Loire (commune résultant de la fusion de Cosnes-sur-Loire et Cours). Un hôtel-bar-restaurant est présent le long de la route. Je m'y arrête en demandant s'il une chambre est disponible pour la nuit. Le long du bar, deux ardoises attirent mon attention « Sarko président - vive la France » « Minet président - boissons et alcool assurés ! ». J'ignore la part de sérieux et de dérision mais j'ai l'impression d’être dans le « beauf de Cabu » publié dans le Canard Enchaîné. Le patron du bar m'indique que l'hôtel est plein, ce qui me procure une sorte de soulagement. Je traverse la Loire pour aller dans le « centre-ville » : près de la gare, il y a deux hôtels. C'est dans l'un d'entre eux que je trouve refuge pour la nuit.

Le retour de la vengeance de la pluie

8 mai 2012 Le matin, il pleut. Je prends mon petit déjeuner à l'hôtel, j'attends que ça cesse. Il est plus de midi, le soleil n'est toujours pas revenu mais la pluie est moins forte. Je me décide à partir quand même.

Et là, la pluie ne cesse pas. Petit à petit, je me couvre de boue, et malgré les vêtements de pluie, je prends l'eau.

Impossible de trouver un abri pour s'arrêter et manger quelque chose, tous les espaces sont à l'air libre. Pas un arrêt de bus, rien. Je continue d'avancer.

Je passe devant Gien, qui a l'air très beau mais sous la pluie, j'ai pas envie de m'arrêter. Quitte à être mouiller, j'avance et espère pouvoir trouver un refuge pour ce soir à environ 30 km d'Orléans.

Entre Gien et Sully, je croise quelques cyclistes dans un état à peu près comparable au mien (et notamment des autrichiens dont un des deux vélos avait crevé!)

En fin d'après-midi, la pluie cesse. Je profite d'une aire de stationnement pour camping-car pour passer mon vélo sous l'eau. Bon, c'est pas terrible mais ça aura le temps de sécher d'ici ce soir, et c'est toujours mieux que de laisser le sable s'infiltrer dans les mécanismes du vélo…

Je passe devant un superbe château et là, je me rends compte que je suis arrivé à Sully. Maintenant, je pars à la chasse pour un hôtel ce soir.

Ma peine ne fut pas mince car, jour férié aidant, TOUT était fermé. Il a donc fallu aller jusqu'à Orléans, à plus de 30 km. Je trouve où dormir en périphérie de la ville mais surprise, ma carte bancaire ne fonctionne pas avec l'automate… Je tombe dans le hall de l'hôtel un groupe d'étudiant en prépa dont un me prête sa carte (qui, elle, fonctionne) et je le rembourse en espèce. On se tape la discute, et je vais me coucher, épuisé.

J'ai avalé une mouche en roulant sur mon vélo

9 mai 2012 Toc toc toc, le réceptionniste de l'hôtel me réveille à 9h et m'indique que le petit déjeuner s'arrête dans 30 minutes. Je me lève et l'opération buffet peut commencer.

Ensuite je profite de ma présence en banlieue proche d'Orléans pour faire quelques courses alimentaires dans un grand magasin ainsi que de l'huile pour la chaîne de mon vélo qui en a bien besoin. Ensuite direction le centre-ville d'Orléans !

Je visite le centre-ville, qui est très joli (ça ressemble à Angers, en plus grand, évidemment). La cathédrale est superbe. De nombreuses affiches évoquent une grande manifestation à venir en l'honneur de Jeanne d'Arc. Je prends un déjeuner et je file ensuite pour partir à Blois.

Avant de partir, j'en profite pour nettoyer mon vélo, et notamment la chaîne qui était assez encrassée.

À la sortie de la ville, la signalisation indique que Blois est à 50 km. Pouah, fastoche ! Ouais, sauf qu'un peu plus tard on passe à un peu plus, puis encore à plus… puis ensuite on redescend en dessous de 50… En fait, il y a un peu plus de 60 km.

Je m'arrête à Meung-Sur-Loire pour prendre un goûté. Des retraités jouent à la pétanque sur un grand mail qui longe la Loire (je me rends compte dans les villages d'après que beaucoup de village du coin sont fait ainsi). Je fais un détour par la boulangerie pour me ravitailler. Dans une espèce de jardin public qui continue le mail, je cherche la route pour sortir du village. Il y a trois routes, deux sont mauvaises. J'en conclue que la troisième est nécessairement la bonne… Avant de partir, je m'installe sur un banc pour casser la croûte. Je suis à proximité d'un autre groupe de boulistes. Attention, ça déconne pas : super matos, application stricte des règles. Y'a un même un arbitre et un joueur qui se fait enguirlander par ses collègues ! L'un des joueurs s'approche de mon vélo. On papote : il me demande combien j'ai de vitesses, d'où je viens, etc.

Lorsque je repars, un hélicoptère de la gendarmerie atterrit sur le terrain de foot caché par une haie. Une voiture de la gendarmerie arrive. L'hélicoptère repart quelques minutes après. J'ai aucune idée de ce qui s'est passé mais la situation semble relever de l'imprévu. Pour voir au-dessus de la haie, tout le village regarde ce qui se passe … sur la pointe des pieds pour prendre un peu de hauteur.

Ensuite, et à de multiples reprises, je croise deux cyclistes qui font dans mon sens. L'une d'entre elles porte un drapeau breton sur une carriole à l'arrière son vélo.

À Muides-sur-Loire, la route prends deux directions : l'une passe par le château de Chambord et l'autre va directement à Blois. L'erreur initiale de distance à la sortie d'Orléans m'a fait prendre mon temps et il la quinzaine de kilomètres supplémentaires pour passer par Chambord me ferait arriver trop tard, puisque l'on m'attend à Blois vers 20 h. Mais je me dis que j'irai sans doute demain.

Je reste donc sur la rive droite de la Loire. En sortant de Ménard (où la piste n'est plus indiquée sur quelques kilomètres), je longe un mur interminable derrière lequel de nombreux arbres sont présents. J'imagine qu'il doit s'agir d'un jardin (parc ? forêt ?). Sur mon chemin, un petit lapin s'est caché dans le mur du château immédiatement après m'avoir vu. Je m'arrête pour le prendre en photo. Il n'en ressort pas, le gredin ! Je continue ma route et après quelques minutes, j'aperçois au dessus du mur un immense château.

Quelques dizaines de minutes plus tard, je sors de la forêt, croise quelques personnes qui font du jogging et … me voilà à Blois !

Je suis accueilli par couchsurfeur qui est originaire du vénézuela (et dont la famille vient d'un peu partout : france, syrie, hollande et italie si mes souvenirs sont bons). Très sympa, il me fait visiter la ville (qui est superbe) et me fait des pâtes carbonara « à la vénézulienne » (ce qui consiste à rajouter des champignons, du maïs, dans la sauce). J'en ai repris deux fois mais je vous garantie que ça cale bien ! :)

Après la pluie, le beau temps

10 mai 2012 Le matin, le couchsurfeur part de bonne heure. Il me laisse les clefs de son logement et me demande de les mettre dans sa boite aux lettres. Voilà qui est super sympa et me permet de dormir un peu plus.

En partant, je continue ma visite de Blois mais j'observe que mon vélo à un petit souci de frein. En fait, je ne freine quasiment plus. Je me décide à aller à Chambord mais je roule très lentement pour éviter d'avoir à freiner avec mes chaussures …

En même temps que quelques courses alimentaires, j'achète du papier de verre pour nettoyer mes disques de frein. Avec la boue, ils ont dû s'encrasser. Ça va mieux après mais je constate que les freins sont un peu usés.

Il fait vraiment super beau et très très chaud.

Je roule donc très prudemment. Sur la carte que j'ai prise le matin à l'office du tourisme, je m'aperçois me tromper légèrement de route. Je fais demi-tour vers le village d'à côté. Il fait tellement chaud que je m'arrête. Je continue, je traverse une forêt et …. j'arrive à Chambord en apercevant le château à travers les arbres. J'ai énormément de retard sur mon « programme » mais effectivement, c'est superbe !!!

Il est trop tard pour visiter (je me dis que la visite doit bien nécessiter une journée complète) mais je fais le tour du parvis. Je fais mon touriste : je prends une glace (au chocolat :) ).

Ensuite je pars vers Cheverny.

Quelques centaines de mètres en sortant de Tour-en-Sologne mes freins patinent dans le vide. C'est trop dangereux pour continuer ainsi et je me décide à regarder ça de plus près. En remontant la roue, c'est le drame. Et oui, je suis sûre, vous l'attendiez tous depuis le début. Et oui, Mesdames et Messieurs ce petit bruit c'est bien le bruit de la CREVAISON !!

C'est parti pour un démontage complet de la roue… un minuscule trou est présent. Je mets la rustine, je remonte la roue et …. là, c'est le drame : je me rends compte que ma pompe à air ne fonctionne pas bien avec ma valve. C'est pas parceque je suis près du but que c'est moins l'aventure. Je me décide donc à retourner dans le village de Tour-en-Sologne, en espérant qu'il y a une station essence pour regonfler ma roue. Sur ma route, un homme tond la pelonse de son jardin. Je lui demande si, par hasard, il n'aurait pas une pompe à vélo. Il n'a qu'une pompe à air et … j'ai un adaptateur ! On va derrière sa maison, dans son garage (qui ressemble à s'y méprendre à un atelier automobile !) et il me gonfle mes pneus. La rustine semble tenir, c'est reparti !

J'arrive ensuite à Cheverny dont le château a inspiré Hergé pour imaginer ce qui est devenu au fil des épisodes la demeure du capitaine Haddock : Moulinsart. Il est un peu plus de 20h, j'ai faim. Je m'installe dans une pizzeria sur la place centrale du village. Le restaurateur me conseille d'aller jusqu'à Contres pour trouver un hôtel où dormir.

Arrivé à Contres, je trouve un hôtel un peu après la ville.

Attendez-moi, j'arrive !

11 mai 2012 De bon matin, nouvelle « opération buffet » dans l'auberge. Je discute avec le tenancier de l'établissement. Il m'explique avoir fait il y a quelques années un voyage à Madagascar pendant plusieurs semaines, sac sur le dos.

Au moment de partir, je me rends compte que mon pneu est … à plat. En fait, le caillou qui est à l'origine de ma creuvaison la veille est toujours là, et il a fait un nouveau trou. Je met donc une nouvelle rustine, et regonfle le pneu à l'air du compresseur de l'auberge. Là, je me dis que l'adaptateur à valve est vraiment plus qu'indispensable!

Je profite d'avoir la roue démontée pour également pour resserrer un peu les patins des freins à disque de mon vélo, afin d'améliorer encore un peu plus le freinage.

Tout cela me fait perdre pas mal de temps, et au lieu de partir vers 9/10h, je pars peu avant midi.

J'arrive en début d'après-midi à Chenonceau. Le château n'appartient pas à l'État, donc pour accéder au site, il faut payer. Ça m'embête un peu car je voulais juste apercevoir le château, sans forcément visiter les jardins et le château lui-même, afin de ne pas dépenser trop de temps.

Mais la forêt cache tout, il me semble donc indispensable de lâcher un billet pour accéder au bâtiment. À la réflexion, j'aurai peut-être dû aller de l'autre côté de la rive (j'ai vu quelques personnes passer en vélo mais j'ignore si le terrain est également propriété du château). Le château vaut vraiment le coup d'oeil, en revanche, je n'aime pas trop l'ambiance de ceux qui gèrent le site (si j'étais un poil méchant et mal poli, je dirai que ça sent les courbettes et la vieille artistocratie).

En tous cas je continue ma route vers Tours. La véloroute reprends en passant par Amboise mais ça me semble un peu juste compte tenu de l'heure avancée. Je décide donc de prendre la départementale, un peu plus courte. Et là, c'est pas moins de 20 km de montées et descentes qui m'attendent … Pour couper quelques côtes que je trouve dangereuses compte tenu de la route étroite, je prends des racourçis. Je traverse un champ en biais dans un village dont j'ai oublié le nom. Juste après Larçay, je sors de la route pour prendre un chemin de randonnées qui longe le Cher. Sauf que le chemin est très très près du Cher, donc humide, donc ça glisse. J'ai un peu peur que le vélo tombe dans la rivière mais en prenant mon temps, ça passe :) La seule « erreur » à la sortie, sera de m'être pris les pieds dans des orties à la sortie du chemin de randonnée … ça piiiiiiique !!!

Arrivé à Tours, je me rends compte que personne ne connaît quelqu'un qui habite là :)) Je vais donc dans un hôtel près de la gare, destiné à être rasé prochainement, puisqu'il est sur le tracé du tram. Je fais ensuite un petit tour en ville pour dîner.

Demain sera vraisemblablement mon dernier trajet. Je pense arriver en fin d'après-midi chez moi, probablement entre 18 et 19 h. Vous pouvez m'attendre en bas de mon domicile si vous voulez me voir arriver :)

Je suis arrivé !!!

12 mai 2012 Départ ce matin de Tours vers 10h30, après conversé avec le gérant de l'hôtel. Son établissement sera bientôt rasé puisque la ligne de tram en construction va passer à l'emplacement de son hôtel …

Il existe quelques signalisation de la direction mais, à quelques exceptions près, il n'y a pas de piste cyclable. Je prends donc la route « touristique » entre Tours et Saumur. À Saumur, je fais une pause pour déjeuner. Lorsque mon plat m'est servi, un client sort avec son groupe d'ami de l'établissement et il leur raconte devant moi une « blague » raciste. Je m'en serai bien passé mais cela m'ôte de l'esprit toute forme de doute : je suis bien rentré en France. J'attends 25 minutes pour avoir l'addition (grr…) et je reprend mon chemin. Je suis impatient de rentrer !!

Je reprends la route départementale. Il existe une piste cyclable qui la longe à quelques endroits mais le goudron n'est pas terrible et la route monte et descend. Finalement je préfère la départementale …

Je n'ai plus d'eau, et ça c'est un peu embêtant. Je profite de toilettes publiques pour remplir ma bouteille. Le lieu n'est pas d'une grande propreté alors je n'ai pas super confiance. Je me dis que je boirai cette eau en ultime recours …

Quoi qu'il en soit, je retrouve mon père à La Daguenière où je suis accueilli en héros ! Ensuite on continue la route jusqu'à Angers. Là je me rends compte que mon « niveau » s'est tout de même un peu amélioré Mais c'est pas grave, c'est très agréable de faire la route ensemble et c'est le plus important :)

Afin d'éviter d'aller jusqu'à Bouchemaine et faire un long détour, on quitte l'ev6 aux Ponts-de-Cé.

On arrive donc à Angers, je laisse mon père à proximité de son domicile. Ensuite, j'arpente le centre-ville puis… j'arrive chez moi où quelques amis m'attendent. Merci d'avoir été là, ça m'a fait très plaisir !

Me voilà donc enfin rentré à la maison, après un incroyable voyage d'environ d'un mois et demi.

Début juin, mon activité professionnelle va reprendre, à Nantes.

Je tiens également à remercier tous ceux que j'ai rencontré sur ma route, tous ceux qui m'ont soutenu d'une manière ou d'une autre. Sans vous, ce voyage n'aurait pas été ce qu'il a été. Une petite également pensée pour Morgan qui m'a supporté pendant 10 jours et ça n'est pas une mince affaire :))

J'ai pris beaucoup de plaisir à maintenir ce journal. Il me reste à l'alimenter des nombreuses photos que j'ai prises (et que je n'ai pas eu le temps de mettre en ligne).

J'espère que vous vous êtes autant amusés que moi en lisant ces quelques billets au cours de mon trajet ! :))

N'hésitez pas à me poser des questions si vous en avez. Dans la mesure du possible je tenterai d'y répondre !

À bientôt ! :)

De Nantes à Saint-Brévin-les-Pins

Et voilà, j'ai profité d'une journée fériée pour terminer totalement l'ev6 pour rejoindre l'Atlantique à vélo avec quelques amis.

La route n'a pas été sans me rappeler mes débuts en Roumanie avec une alternance de lieux touristiques (Mamaïa), agricoles (Nufăru) et industriels (Tulcea). Le tout en présence d'animaux sauvages en goguette (c'est l'été!), ce qui ne gâche rien !

On a fait l'aller/retour (ce qui représente un peu moins de 150 km) jusqu'à Saint-Brévin-les-Pins.

On a pas traversé le pont vers Saint-Nazaire : à défaut d'avoir un panneau de l'ev6 qui tourne en sa direction et puis, il faut le reconnaître, ça paraît un peu dangereux vue la circulation automobile et … on avait FAIM !!! On ne se refait pas :)

Hormi le pont de Saint-Nazaire, la route est quasiment entièrement plate, et plutôt bien protégée des voitures. A noter qu'arrivée à Le Pellerin (environ 20 km de Nantes), il est nécessaire de prendre un bac pour continuer la route.

Bref, c'était chouette !

blog/ordre_chronologique.txt · Dernière modification: 2020/12/20 21:52 (modification externe)
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