Le jour le plus chaud
28 mars 2012 Lorsque nous nous réveillons à 9h, le blond est prêt à partir, nous assurant pourtant la veille qu’il se réveillerait « lorsque j’aurai assez dormi ». En fait, on avait oublié que grasse matinée correspond à un réveil aux environs de 7-8 h.
Avec subtilité, le blond a compris que la condensation avait encore frappé dans la tente en nous voyant sortir: « are you wet ? »
Je commence à sentir les effets du vélo, en sentant mes cuisses brûler, mais aujourd’ hui c’est la grande étape: 100 km… en plein cagnard (34° en plein soleil, près de 30° à l’ombre d’après la météo). Désormais les bouteilles d’eau et la crème solaire sont de sortie.
Partis en fin de matinée, nous quittons le Danube et prenons un « raccourci » grâce à une autre piste cyclable afin de rejoindre plus rapidement le lac de Constance. La route passe par la forêt, qui est en partie ombragée et heureusement pour nous, le vent de face nous empêche de penser à la chaleur: déja on n’avance pas, surtout dans les quelques côtes du trajet. Mais comme dit le sage: après une grosse côte, il y a une grosse descente…. dans laquelle les 10 kilos de bagages supplémentaires d’Arnaud font la différence.
Arrivés au bord du lac, la masse d’eau froide (l'eau vient des glaciers) nous fait abandonner la moindre idée de baignade. Et puis on a pour objectif d’arriver à Schaffhouse (Schaffhousen pour les lecteurs germanophones), alors qu'en principe notre carte s’arrête « pas loin » avant la ville. On demande notre route plusieurs fois aux autochtones: un adolescent qui nous a parlé en français, des douaniers suisses qui regardent les voitures passer. Tous nous assurent que malgré la nuit qui arrive, nous sommes « un peu loin », sans savoir précisément quelle est la distance. On hésite à s’arrêter dans un village en fête. Il est 20h et notre arrivée serait peut être un peu tardive…
Après une énorme côte en lacets où 10 kilos de bagages semblent devenir 30, on descend sur un village suisse, dans lequel on est prêt à dormir quelque soit le prix. Malheureusement, les trois hôtels du village affichent complet, en raison du pont du 1er mai (ce qui permet de comprendre aussi pourquoi tous nos contacts de Couchsurfer sont absents ce week end).
À force d’être un peu loin mais d’avancer, on n’est finalement vraiment pas loin. Armé de son répulsif à chien qui fait également de lampe torche, Arnaud ouvre les derniers kilomètres dans le crépuscule suisse.
Après avoir appelé différents hôtels (dont la fameuse auberge de jeunesse sur laquelle nous fondions tant d’espoir mais qui ferme à …17 heures!), nous tombons sur des chambres à 250 francs suisses la nuit (environ 200 euros) : « Euh… on va réfléchir ». Finalement, on trouve un hostel bien meilleur marché derrière la gare.
On est trop fatigué pour profiter de la folle nuit schaffousienne et de son enterrement de vie de garçon: le malheureux est déguisé en bavaroise pendant que ses compagnons draguent les jeunes filles qui passent.
Demain grande étape, il faut qu’on se lève tôt.
Enfin un vrai lit! On s’endort vingt secondes après y être entrés.