Bienvenue au pays des magasins Zarva

14 avril 2012 Ce soir j'ai rendez-vous à Budapest. Je regarde les horaires de trains, il y a de trains qui partent un peu toute la journée depuis Baja, une ville située en Hongrie à environ 70 km de Sombor. Ça sera donc le trajet du jour.

Grasse matinée (9h30!) et une razia totale sur le petit-déjeuner (du jus d'orange au nutella en passant par le jambon et l'omelette : j'ai tout mangé!! Bon, ok, j'ai quand même laissé de côté le paté, c'est un peu trash pour le petit déjeuner quand même). Je pars en fin de matinée en espérant arriver en milieu d'après-midi à destination.

Sur la route rien de spécial sauf que tout est fermé en Serbie parce que c'est la fin de semaine de Pâques. Et en Hongrie ? Bah en Hongrie, le samedi comme le reste de la semaine, de toutes façons, c'est toujours Zarva (fermé) quoi qu'il arrive. :)

Je m'arrête dans un café peu avant la frontière histoire de liquider mes dernières pièces serbes. Le bar rappelle subtilement par un petit écrito que la prostitution n'est pas autorisée dans l'établissement.

10 km plus loin, je passe la douane sans problème. Pas de question, rien. Truc de ouf ! Je rentre dans l'espace Schengen et personne ne me fait de blague sympa ou ne m'emm… Même pas de questions à propos de mon vélo ou encore la présence de tâches dans mon passeport (liées à des champignons apparus à la suite du déversement lors d'une soirée du 14 juillet de l'intégralité d'une canette de bière par un certain Julien B., devenu impétrant notaire depuis). Non, rien. C'est tellement la fête que le douanier serbe en oublie même de tamponner mon passeport pour apposer la date de départ du pays. J'ai quand même connu des douaniers plus tatillons …

Enfin, c'est pas vraiment la fête pour tout le monde. Le gus devant moi ouvre son coffre et la présence de sa rakia faite maison lui offre un ticket aller pour une vérification générale hongroise dont la psycho-rigidité sait souvent se montrer sans faille.

En solidarité j'ouvre mon sac et lui indique explicitement la présence de petits gâteaux (une sombre contrefaçon des petits écoliers). Rien. Nada. Il s'en fout ! Circulez y'a rien à voir.

J'arrive à Baja. Le train part dans 2 minutes !! Mais je le rate car il faut que j'achète un billet pour le vélo et je n'ai pas de monnaie locale (des forints). J'ai donc le droit de prendre le train d'après, qui est dans deux heures… Dans la précipitation, un homme dans la file me paie mon billet (il y en a en gros pour trois euros). Je lui propose en échange des Lei roumains mes grivnas ukréniens ou mes dinars serbes. Il rigole en sous-entendant que ça lui servira à rien et qu'il est pas à quelques forints près.

Comme j'ai un peu de temps, ça me laisse le temps de prévenir mon hôte de mon heure d'arrivée. Coup de bol, c'était mon dernier smeuss de mon forfait roumain! Je me balade dans la ville, retire des sous, je fais quelques courses pour casser la croûte sur la route, les restaurants étant… zarva, vous l'aurez bien compris.

J'ai aucune idée de ce que je mange. Il s'agit d'une espèce de paté mais je ne comprends rien à l'étiquette et … c'est pas terrible. Enfin, ça a pas de goût (hormi un relent lointain de paprika). J'ai également acheté une boîte de poulet en rondelles (là pas de surprise car y'avait une photo). Dit comme ça, ça n'a pas l'air follichon mais au moins il y avait une photo sur la boite, je savais à quoi m'attendre (allez-y pour traduire « paté de campagne » en hongrois !!). Mais j'ai oublié un truc fondamental : il n'y a pas de languette d'ouverture sur la boite et… j'ai pas d'ouvre-boite… C'est l'occasion rêvée de taper dans la boite de maquereaux que j'avais achetée à Paris avant de partir. Le tout délicatement posé sur ma tranche de pain avec les doigts car j'ai pas de couverts …

Après cette session culinaire ultime, je prends le train et arrive peu avant 22h à Budapest. Je suis accueilli par un cycliste, habitué des road trip à vélo, bien équipé, très prudent. Le petit scarabée que je suis à encore bien des progrès à faire. :) Outre l’hébergement et un repas chaud à mon arrivée, j’ai le droit à une petit visite de Budapest (on longe le Danube sur environ 10 km pour arriver à l’appartement qui est en banlieue proche) un petit chocolat pour la suite de la route (« you’ll need energy ! »), quelques conseils et des endroits à ne surtout pas manquer, etc. C’est vraiment super sympa !

Et mention spéciale pour le voisin de palier qui s’appelle… Sárközi.

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blog/2012-04-15/bienvenue_au_pays_des_magasins_zarva.txt · Dernière modification: 2020/12/20 21:52 (modification externe)
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