Apatin ou Sombor ? That’s the question
13 avril 2012 À la sortie de l'hostel (dont j'ai oublié de rendre les clefs du placard… !), je retrouve les panneaux de l'EV6. Et hop, en route ! Les deux bières d'hier soir me pèsent un peu quand même. Je me dirige vers Bačka Palanka et en route pour Apatin ! Les pancartes sont parfois nombreuses, parfois espacées. C'est un peu dur à suivre. En principe quand y'a rien c'est que c'est tout droit mais dès fois ça serait rassurant d'avoir des panneaux en plus car à la sortie de Novi Sad, la piste cyclable tourne sur la gauche. Aucune indication concernant l'EV6. Je me décide à continuer tout droit, faute d'indication … et suit donc logiquement la route départementale (qui va là où je veux de toutes façons).
Arrivé à Bačka Palanka, je découvre que ma destination du jour est encore à 140 km !! J’ai beau avoir de bon mollets maintenant, il n’empêche que sur la carte, ça avait l'air nettement plus court ! En réalité, la route pour Apatin est sinueuse. Cela explique pourquoi la distance est plus importante que prévue.
Je passe devant la gare de bus et je m'y arrête, afin de savoir s'il n'existe pas un bus qui me permettrait d'aller un peu plus vite (il ne pleut pas mal le temps est quand même pas terrible). Là on me dit que le seul bus qui reste est celui pour Novi Sad, le prochain où je demande au chauffeur. Au cas où, je demande s'il existe un bus pour Sombor. Pour les autres directions, il faudra attendre demain, à cause de Pâques. Il appelle tout de même son fils pour savoir ce qu'il en est (il me fait comprendre que son fils « parle anglais »). Le fils tient la même position que son père. Me voilà donc condamné à continuer à vélo.
En tous cas j'ai faim, je réfléchirai pendant le repas. Je me dirige vers un restaurateur local, dont la devanture est particulièrement aguicheuse compte tenu de la présence de glaces et d’un bilic. Je m’aperçois à l’intérieur qu’il y a également des « vrais plats » mais aujourd’hui, il n’y a que du poisson compte tenu du calendrier religieux orthodoxe. J'ai aucune idée de ce que j'ai mangé mais la soupe était épicée et là tranche de poisson qu’elle contenait était bourrée d'arêtes. Ensuite poisson pané avec de la purée. La serveuse me pose plein de questions, d'où je viens, etc mais je comprends pas grand chose à ce qu'elle me raconte. Je ne pipe pas un mot en Serbe (à part Hrvala qui veut dire merci et encore je dois le dire avec un accent car ils me comprennent pas toujours …)
Je me décide donc à prendre un « raccourci » (en fait une route toute droite) pour aller à Sombor, qui est à environ 80 km. La patron de l'hostel m'avait d'ailleurs conseillé d'y passer la nuit à la place d'Apatin, qui, apparement est un tout petit bled. Tout au long de ce voyage, j’entend tout et son contraire, mais compte tenu de l’heure, le risque de ne pas trouver d’hébergement me convainc d’aller vers Zombor directement.
Je prends alors la route pour Bač. Rien de spécial à signaler sauf que le temps est toujours aussi pourri (il ne fait ni beau, ni moche, ni chaud, ni froid, c'est nuageux). Je m'arrête à Odžaci où je vois une (petite) gare mais le prochain train est à 21h45. Ouais, bon, on va continuer à vélo, je serai arrivé avant le train quoi qu’il arrive.
La nuit commence à tomber et il me reste encore 20 Km à faire. C'est donc un peu moins d'une heure que je ferai sous la nuit. Mais là je peux mettre gillet jaune, lumières et consort, je ne crains pas les chiens… sauf que quinze minutes avant mon arrivée, j'entends un chien qui s’est approché de moi sans que je ne l’entende, sauf juste au moment où il se met à aboyer ! Ici les chiens n'aboient pas systématiquement dès qu'il me voit. On est plus en Roumanie… J'utilise mon truc à infrason qui marche nickel chrome. C’est très amusant car les chiens s'arrêtent net, oreilles dressées, genre «c’est Dieu qui te parle». Il manque juste le spot de lumière sur la tête du chien. C'est assez drôle.
Après environ 130 km parcourus dans la journée, j'arrive enfin à Sombor. La ville à l'air chouette mais moi je suis complètement claqué. Heureusement, le parcours était plat comme une planche à pain. Je demande à un petit couple s'ils connaissent un hôtel ou un hostel dans les environs. Ils m'en indiquent un situé à 50 mètres qui fait aussi bar et pizzeria (il manque juste qu’il fasse épicerie de nuit). Le garçon va à l'intérieur, demande le prix et s'il y a de la place. C'est un peu «cher» compte tenu des prix locaux mais c'est un hotel, le petit déjeuner est compris, et il y a de la place pour le vélo, et bon, ça reste raisonnable (30 €, c’est pas la mort !). En plus ça va me permettre de liquider mes derniers sous serbes… Allez, hop, on va y aller pour cet hôtel là. Et je me prends une pizza que j'avale en 5 minutes. Et au lit !